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Quand le vin est tiré il faut le boire

23 juin 2017, 12:29

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C’est une expression qui sied bien au contexte actuel du football local. Car trois ans après le lancement (en novembre 2014) d’une formule qui devait révolutionner et professionnaliser le football à Maurice, nous constatons que notre sport-roi est toujours dans l’impasse.

Les rumeurs (qui circulaient déjà depuis la fin du mois de mai) sur une éventuelle cessation des activités de la Mauritius Professional Football League (MPLF), instance organisatrice du football professionnel à Maurice, sont fondées. Et la Mauritius Football Association (MFA) espérait, dans un premier temps, pouvoir reprendre, à sa charge, les activités de la MPFL.

Il faut savoir, d’abord, que pour réaliser ce projet ambitieux, plus de trois millions de roupies ont été injectées mensuellement à travers dix clubs. Ce n’est pas sorcier, faisons le compte : Rs 3m x 12 mois x 3 ans : environ Rs 102 millions). Un investissement massif qui, au final, n’a pas ramené grand-chose à mon avis.

La MPFL a-t-elle dressé un bilan de son implication sur ces trois années passées à professionnaliser le football local ? Qu’a-t-elle amené de plus au football mauricien si ce n’est que de donner un salaire aux joueurs mensuellement (et là encore, certains clubs se sont plaints car ils n’ont pas encore reçu la paie des joueurs pour le mois de mai) ? Puisque j’en parle, il est bon de savoir aussi que l’équipe médicale Response Ambulance Service, qui assurait une permanence lors de chaque match de foot, n’avait pas eu le salaire de son personnel pendant plus de trois mois. Pas d’allocations non plus pour les policiers (chargés de veiller à la sécurité dans les gradins) et autres ramasseurs de balles – les grands absents durant les dernières joutes du championnat. Tout pousse à croire que l’annonce du retrait de la MPFL est surtout liée à la situation financière difficile à laquelle fait face cette instance et, de plus, les relations tendues entre elle et la MFA n’ont, en fait, qu’accéléré le processus de séparation et de retrait de la MPFL.

Pour en revenir à mes interrogations, je souhaiterais aussi savoir où en sont les projets de formations liés aux critères imposés par la MPFL avant le lancement de la Professional League ? Les clubs concernés devaient, pour le bon fonctionnement du projet, avoir chacun une équipe féminine et une équipe masculine U20. Est-ce le cas pour les dix clubs en lice ? Il y a trois ans, si ma mémoire est toujours bonne, l’objectif de la professionnalisation était, justement, de miser à moyen et à long termes sur les jeunes afin que ce concept puisse se développer à plusieurs échelons.
La MPFL de concert avec la MFA (jusqu’à preuve du contraire elles sont bien associées dans ce projet non ?) ont le devoir de démontrer ce que la professionnalisation a apporté au football local. Est-ce qu’il y a un plan de relance pour la suite avec ou sans la MPFL ? A quoi devons-nous nous attendre si la MPFL prenait ses cliques et ses claques et tournait le dos définitivement à la MFA ?

Toutefois, pas plus tard que mardi, mon collègue de l’express, Benoît Thomas, a annoncé dans les colonnes du quotidien du matin que le président de la MFA, Samir Sobha, et un haut responsable de la MPFL ont débuté une série de réunions (sous l’œil avisé du ministre des Sports Stephan Toussaint) afin de trouver la meilleure solution aux difficultés rencontrées jusqu’ici pour la professionnalisation du football. Dans le pire des cas, ils parviendront certainement à réunir les fonds nécessaires pour tenter l’aventure une saison de plus. Mais, au final, c’est encore une grosse somme d’argent (et on parle là de plus de trente-cinq millions de roupies) qui sera jetée dans une formule qui ne paraît pas bien huilée et fonctionnelle.

Bon, ceci n’engage que moi bien sûr, nul besoin de vous dire que pour avoir une équipe bien ficelée et d’un bon niveau avec des individualités talentueuses techniquement, cela prendra plus de dix, voire quinze ans de patience et de travail. Plusieurs techniciens et anciens joueurs sont de l’avis qu’il faut impé- rativement passer par la base qu’est la formation avant de prétendre jouer dans la cour des grands. Prenons cet argent et investissons le dans l’avenir de notre football. Construisons plusieurs générations de joueurs qui pourront prétendre, un jour, nous représenter dignement en Afrique.

Justement, en parlant de compétition en Afrique, le Club M a mis le cap sur l’Afrique du Sud, hier, en vue de participer à la phase de groupe de la Cosafa Cup. Les nôtres, classés dans le groupe A, affronteront tour à tour l’Angola (25 juin), le Malawi (27 juin) et la Tanzanie (29 juin). Seul le premier de la poule intégrera la phase finale. Nul besoin de vous dire ce que le Club M va nous ramener comme résultat ! Enfin…j’essaye de rester positif !