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Paisa naiba

5 mai 2017, 12:35

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Bel tam-tam. Qui s’est calmé depuis. La préparation du Status of Artist Bill a fait monter les enchères. Dans le sillage de l’appel à boycott de la fête de l’Indépendance. Depuis, les artistes ont été invités aux consultations pré-budgétaires. Pour la première fois. Et après ?

«Paisa naiba». Voilà une expression que le monde culturel inn plin ar tande. De temps en temps une autre formule refait surface : le business de l’art. Comme on craque une allumette, une petite phrase sur l’existence supposée d’artistes professionnels, à Maurice, fait quelques étincelles. Des artistes qui, il ne faut pas l’oublier, sont aussi des pros de la com’, crient qu’ils sont des pros tout court.

La mobilisation tous azimuts autour du Status of Artist Bill a pour revendication la reconnaissance de l’artiste comme une entité légale. Un travailleur qui a droit au même traitement que les autres catégories socio-professionnelles. Pour cela, des ateliers de travail avec des artistes triés sur le volet par le ministère, ont été organisés au ministère.

On a évoqué les kilomètres de documents semblables qui ont fini dans les tiroirs. On a rappelé que les autorités ont toujours eu une attitude condescendante envers les artistes. Assez bons pour attirer les foules. Mais pas assez pour que les autorités élaborent une politique culturelle cohérente. Pas assez pour faire un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité : séparer, comme le réclament les artistes depuis longtemps, culture et religion.

Comme on dégaine l’arme fatale, des artistes ont brandi le concept d’Arts Council. Une institution qui enlèverait le pouvoir aux puissants fonctionnaires des Arts et de la Culture. Pour le mettre entre les mains d’un conseil indépendant. Que ceux qui croient que cela se concrétisera sous l’actuel gouvernement, lèvent la main. Sans rire.

Alors Bruno Raya ressuscite Reggae Donn Sa. Une filière qui a en commun avec tant d’autres styles, le casse-tête pour trouver un lieu de spectacle. Le groupe Cassiya va se reformer le temps d’un concert. Voire, deux, ou trois. Dépendant de comment marche le filon nostalgie.

Philippe Houbert et Daniel Mourgues se lancent dans leur aventure théâtrale annuelle. Pas pour faire du business. Mais pas pour dire les chiffres non plus.

Au Caudan, les pelleteuses sont à pied d’œuvre pour faire sortir de terre le Arts Centre. Prévu pour 2018, il se chuchote qu’il pourrait maintenant ouvrir en 2019.

Pendant ce temps, plusieurs bâtiments classés patrimoine national ont la fièvre. Comme le Vagrant Depot, qui est occupé par les véhicules en panne du ministère de la Santé. Alors que l’ancienne prison des vagabonds a été rénovée à grands frais par l’Etat, initialement pour servir d’espace culturel. La Citadelle vivote. Les théâtres sont les meilleurs amis de l’oubli. Business as usual. Que dit l’expression déjà ? Flou…artistique.