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Les produits alimentaires importés vs la consommation locale

15 mars 2017, 22:05

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Je me réfère à un article récemment publié dans la presse faisant état des chiffres provisoires de Statistics Mauritius sur les importations 2016. Mention y est faite, entre autres, que le coût des produits alimentaires tombant sous l’item Food and Live Animals s’est élevé à Rs 34,5 milliards, en hausse de quelque 6 % par rapport à 2015. Or, il est important de faire ressortir qu’il existe une différence fondamentale entre le coût de ces importations et celui des denrées alimentaires importées effectivement consommées à Maurice.

Ainsi, il serait approprié de rétablir les faits afin de permettre aux lecteurs d’avoir une meilleure appréciation de la situation du pays par rapport à la consommation locale des denrées alimentaires venant de l’extérieur. Je tiens à préciser qu’il n’est nullement de mon intention de faire la leçon à qui que ce soit et que ma démarche vise uniquement à remettre les choses dans leur juste perspective.

La nomenclature douanière

Selon la nomenclature douanière, les produits issusdu règne animal et végétal sont codifiés sous les chapitres 1 à 24. En conséquence, le coût total des importations figurant sous l’item Food and Live Animals concerne précisément ces 24 chapitres. Toutefois, ces différentes sections ne concernent pas seulement les produits destinés à la consommation alimentaire mais aussi ceux utilisés à d’autres fins.

Quelques exemples des produits issus de cette dernière catégorie :

  • chevaux de course, chiens, chats, animaux destinés à la reproduction, oiseaux et autres animaux exotiques, poissons d’aquarium, etc.
  • Semences, fleurs et autres plants ;
  • Produits artisanaux ;
  • Boissons alcoolisées ;
  • Tabac et cigarettes ;
  • Nourriture pour chiens, chats et autres animaux de compagnie.

Ainsi, il est important, dès le départ, de bien faire la distinction entre ces deux familles de produits.

La réexportation

Un volume conséquent de denrées alimentaires est transbordé, principalement au port, pour être ensuite réexporté vers leur destination finale. Comme ces produits ne nous sont pas destinés, ils devront donc être déduits dans le calcul du coût des importations alimentaires nettes consommées localement.

Les produits transformés à partir des matières premières Importées

L’agro-industrie locale dépend essentiellement des importations pour ses matières premières. Plusieurs produits transformés localement ou ayant subi une transformation sommaire sont non seulement destinés au marché domestique mais sont aussi exportés. Par exemple, le seafood hub dépend, entre autres, des importations pour son industrie locale.

Le produit fini est principalement destiné à l’exportation et la différence est écoulée sur le marché domestique. Par conséquent, les intrants utilisés dans la production du produit fini exporté doivent être déduits du volume brut importé. C’est le même principe qui s’applique au blé utilisé par la minoterie dans la production de farine exportée ou encore au sucre roux importé, raffiné localement, puis exporté.

La consommation locale des denrées alimentaires importées

Ainsi, en procédant par élimination, le résultat final obtenu à partir des opérations ci-dessus représente les importations nettes destinées exclusivement à la consommation locale. Bien évidemment, cet exercice est plus complexe qu’il n’y parait. À titre d’exemple, basé sur les résultats des années précédentes, tout porte à croire que la valeur provisoire des denrées alimentaires importées en 2016, destinées exclusivement au marché local, serait de l’ordre de Rs 23 milliards contre des importations brutes de Rs 35 milliards.