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Métro, Sobrinho et dodo...

12 mars 2017, 15:00

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Métro, Sobrinho et dodo...

Metro Express. Le plus gros projet de l’histoire contemporaine de Maurice, en termes financiers, a été dévoilé hier. Pravind Jugnauth, après son show à Grand Bassin, a bien fait comprendre que «Mother India» est solidement derrière lui et son GM, que le pays sera transformé, que des emplois, par milliers, seront créés, que Maurice se modernise…

Ce projet, qu’on évoque depuis des âges et qui se retrouve médiatiquement éclipsé par l’affaire Sobrinho, reste un point d’interrogation. Sera-t-il un véritable gouffre financier ? Combien de personnes vont prendre le métro quand celui-ci sera opérationnel ? Combien coûtera le ticket ? Le Metro Express va-t-il vraiment décongestionner nos routes ?

Autant de questions qu’il nous faut débattre en toute sérénité, sans les traditionnelles visières politiciennes… Mais est-ce seulement possible ces temps-ci, où les biscuits exorbitants se justifient, sur l’autel des femmes…

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Sans doute il a cru que Sieur Collendavelloo - l’homme qui pense connaître tout et qui réclame, de son piédestal, des excuses de la presse libre et indépendante - et Jugnauth Jr - qui menace notre confrère Radio Plus - sont de puissants dictateurs comme Jose Edouardo Dos Santos (au pouvoir depuis 1979). Inexact !

En Angola, pays qui possède une richesse minière, pétrolière et forestière inouïes, Dos Santos, sa famille et sa clique (qui tentent d’investir notre pays) peuvent opprimer ou acheter tout le monde. Chez nous, non (ar nou non !).

Pourtant chez eux, en Angola, la population souffre, et ne roule pas en Rover ou en Jaguar. Pourtant Dos Santos, lui, posséderait une fortune de 31 milliards de dollars cachés dans des paradis fiscaux. Y compris chez nous ?

Pour se protéger là-bas, Dos Santos possède l’une des armées les plus redoutables en Afrique australe. Les militaires angolais s’assurent, entre autres, que le système de blanchiment, la haute corruption et le détournement des fonds des hydrocarbures se fassent sans entrave, et en toute sécurité.

Isabel Dos Santos, la fille aînée du président, jongle avec des milliards de dollars et vit entre le Portugal et l’Angola. C’est dire…

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Protégé par des gros bras et une armada de conseillers, le Dr Álvaro Sobrinho, proche de notre présidente (comme Bissoon Mungroo, mentionné en page 8, manifestement est proche des Jugnauth - comme l’attestent les photos de Manisa) a pu (et a su) diviser la presse mauricienne hier. Un étranger qui vient imiter les tactiques dilatoires des politiciens de chez nous et qui vient insulter notre intelligence chez nous… faut le faire !

Alors que Sobrinho dit n’avoir rien à cacher ou à craindre, hier, il a invité la presse parlée et a évité la presse écrite – qui, pourtant, avait des questions à la pelle à lui poser – voir un échantillon en page 11.

Sobrinho, qui veut promouvoir la connaissance scientifique, a lu, à la hâte, une déclaration. Et a refusé de répondre aux questions. Il s’est basé essentiellement sur le communiqué intrigant de la Banque centrale (émis comme par hasard hier) pour faire sa com à quatre sous, mais a préféré ne pas contredire le nouveau ministre des Services financiers – qui avait souligné le fait que la Banque centrale avait refusé une licence bancaire – une demande faite verbalement – à Sobrinho.

Au final, ce serait bien que le puissant Sobrinho et son Sr Counsel Collendavelloo nous traînent devant la justice.

Au moins, on pourra les confronter. Sans qu’ils ne puissent se cacher, en utilisant la MBC et d’autres relais complaisants qui se reconnaîtront facilement, relais qui ne font pas honneur au métier de journaliste.

En fait, Sobrinho, Collendavelloo et consorts n’ont pas compris que la presse écrite et la presse parlée ne sont plus divisibles comme auparavant.

Avec la réalité augmentée (Augmented Reality) - visionner et écouter notre édition (papier) d’hier pour saisir notre propos - que l’express a introduite au sein de la presse mauricienne, la démonstration est faite que la presse écrite n’est plus celle d’hier s’anime et devient multimédia. Un éditorial devient un clip, une photo devient une vidéo, un texte devient un chant. Et Sobrinho qui nous évite est sur notre site Web, exposé à nos lecteurs internationaux.

Avec la propagande infecte, qui est distillée grossièrement ces temps derniers, à coups de communiqués manipulés, doit-on s’étonner que le public soit dégoûté, de plus en plus, par l’alliance au pouvoir ? Car, au fond, ils veulent tuer la presse écrite – comme l’on a tué le dodo mauricien. Avec un sadisme et une arrogance sans précédent.

Allons-nous nous réveiller ? Quand...