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Baromètre

18 janvier 2017, 10:55

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1 %. C’est le taux d’inflation en 2016. Le plus bas depuis 1987 (0,6 %), selon l’institut des statistiques. En excluant les boissons alcoolisées et les cigarettes, le taux descend à
0,2 %. Pour autant, nous ne sommes pas en déflation. Mais l’inflation est trop faible, analyse la Chambre de Commerce et d’Industrie. Et d’ajouter : «Cette situation induit des effets pervers. Elle est synonyme d’une faible progression des revenus, ce qui décourage l’investissement et limite la capacité de remboursement des agents économiques et in fine impactera négativement la capacité de production pour notre pays.»

Véritable paradoxe ! Surtout lorsque nous comparons avec l’ère Duval-Bheenick au Trésor public et à la Banque de Maurice respectivement et le conflit permanent les opposants sur le ciblage de l’inflation et la croissance. Aujourd’hui, point d’opposition. Les locataires du ministère des Finances et de la BoM Tower ayant choisi la voie de la coordination.

Ce qui, aux yeux de la CCI, offre une marge de manœuvre confortable à la Banque centrale pour une politique expansive. Un peu à la manière de Mario Draghi et la Banque centrale européenne en septembre 2014.  

Une telle initiative ne sera pas, toutefois, au goût des épargnants. D’autant plus que le Gouverneur de la Banque de Maurice a souvent mis en avant la défectuosité du mécanisme de transmission monétaire. Il est donc difficile d’entrevoir un recours à ce levier lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire en février. Les commentaires de Ramesh Basant Roi selon lesquels la Banque centrale va commencer à resserrer la vis dans le cadre d’une reprise de l’activité viennent également conforter cette théorie.

D’ailleurs, à en croire les agences internationales de projections, 2017 sera mieux que 2016 même si les analystes se veulent prudents en attendant de cerner la politique ainsi que l’impact de l’administration Trump. Dans une mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale le 16 janvier, le Fonds monétaire International (FMI) maintient ses estimations d’octobre pour la croissance mondiale en 2017 et 2018, soit de 3,4 % et 3,6 % respectivement. Le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, ne cache pas non plus son optimisme quant à un rebond. Il est convaincu que la construction renouera avec la croissance d’ici à la fin de la présente année financière. Ce qui permettra au pays d’atteindre l’objectif de croissance de 4 %.

Du coup, à Maurice, on commence à chercher les premiers signes de ce début de redressement annoncé. L’inflation étant un baromètre de l’activité économique, on peine à croire qu’avec un taux (headline) de 1 %, une reprise serait en vue. Mais en se tournant vers la year-on-year, une mesure non officielle qui, selon les experts traduit mieux l’inflation par les coûts, l’on peut constater un raffermissement depuis octobre 2016. De 1,5 %, elle est passée à 2,3 % en décembre. 

À l’échelle mondiale, l’inflation globale s’est aussi redressée dans les pays avancés ces derniers mois, les prix des produits de base ayant touché leur niveau le plus bas, indique le FMI.

Certes, nous sommes à l’ère de la «post-vérité» où le ressenti et les croyances sont aussi importants que les faits objectifs. Qu’à cela ne tienne, les indicateurs économiques vont continuer à guider l’élaboration des stratégies et des politiques que ce soit dans le public ou le privé.