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Bonne année citoyenne...

1 janvier 2017, 12:04

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Et si le vrai pouvoir de 2017 était celui des citoyens ? Et si nous nous réveillions ce matin, au lendemain de nos traditionnelles pétarades, avec une résolution commune : celle de refuser d'être les dindons de la farce politique en cette nouvelle année ? Et si nous ne voulions plus être dupés par ces carriéristes politiciens qui n'ont d'ambition que leurs intérêts personnels ?

Y'a qu'à voir la bousculade au portillon du gouvernement (après la démission collective du PMSD) de quelques députés apparemment indépendants, jusqu'ici dans l'opposition mais qui, sans pudeur, font des appels de pied grossiers au pouvoir pour comprendre que la notion des valeurs et des principes s'est érodée depuis longtemps en politique. Y'a qu'à voir la ressemblance de gestion entre ce gouvernement et le précédent pour réaliser que de rupture, il n'en a jamais été question, tant la cour de Lepep d'aujourd'hui est une copie conforme — quand elle n'est pas pire — de celle de l'alliance sociale d'hier.

Y'a qu'à observer les démentis en bloc de Bérenger et de Pravind Jugnauth, faisant accroire qu'il n'y aurait aucune combinaison d'alliance politique en vue pour douter et imaginer des tentatives de coucherie dans l'antichambre de ces politiques qui tentent de nous faire avaler leurs bluffs. Y'a qu'à assister à la désormais guerre ouverte entre le MSM et le PMSD pour deviner que leur alliance ne fut qu'une affaire d'intérêt commun, avec comme seul item au programme : prendre le pouvoir sans véritable parti pris pour le pays.

Face à une scène politique qui nous a donné encore des raisons de désespérer l'an dernier, face à un décevant gouvernement secoué par un nombre incroyable de scandales et qui, jusqu'ici, est plus occupé à gérer ses guerres internes qu'à diriger correctement le pays, face à une opposition qui se plaît dans le système, ne voyant pas la nécessité de réclamer vigoureusement une réforme électorale, face à l'indécence d'un Ramgoolam qui tente de revenir en force au-devant de la scène, nous ne pouvons juste nous contenter d'affirmer que nous avons les politiciens que nous méritons.

D'où l'importance que nous exercions un rôle de chien de garde. Car oui, nous avons le droit d'exiger des comptes de la part de ces politiciens payés des fonds publics. Oui, nous avons le droit de réclamer du gouvernement qu'il applique les mesures promises dans son programme gouvernemental. Oui, nous avons le droit d'attendre de nos députés, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, qu'ils nous représentent efficacement à l'Assemblée nationale. Oui, nous avons le droit d'exiger que le Freedom of Information Act soit une priorité, l'information n'étant pas une affaire de journalistes mais une revendication citoyenne dans un pays où on nous a vendu la transparence et où la bonne gouvernance a même un ministère. 

Et parce que nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, en démocratie, il nous faut rejeter ces tentatives de dérives auxquelles nous avons assisté ces derniers temps. Et c'est notre droit que de dire non à une passation de pouvoir à la tête du pays sans passer par les urnes, sachant que cette condition n'a jamais été évoquée à l'électorat à l'heure de la campagne électorale. Oui, nous avons aussi le droit de dire non à cette manie de toucher à notre Constitution pour des prétextes qui relèvent plutôt du règlement de comptes que de l'intérêt public, nous disons également un non sonore à ces arrestations injustes et intempestives de citoyens qui ne font que contribuer à donner une image négative du pays. De notre pays, notre bien commun que les politiciens confondent malheureusement avec leur bien, se croyant, à tort, propriétaires. Et c'est à nous, les citoyens, de nous libérer du joug de ces leaders vissés à vie à leur chaise, de ces partis traditionnels, qui nous font nager dans une médiocrité permanente.

Que 2017 soit l'année du pouvoir des citoyens, c'est tout le mal que nous pouvons nous souhaiter à nous-mêmes. Bonne année à tous !