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Héros d’un jour, mémoires de toujours

31 décembre 2016, 07:12

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Le Mauricien de l’année 2016 de l’express, le Français Lilian Eymeric, a sans doute raison. Quoi que l’on fasse, entre ciel et mer, il y aura toujours des «jaloux» qui vont essayer de détourner le récit, de réécrire l’histoire et de s’en abreuver par la suite. Même difficilement, on comprend leur droit de «challenger», mais on aurait souhaité, au lieu de faire des calculs dans un verre d’eau, qu’ils se jettent à l’eau eux-mêmes. Je suis sûr que nos amis de Ti Diams et tous ceux souffrant du diabète vont apprécier car ils ont bien besoin de sous et de meilleurs soins, davantage que de la bile…

Les Mauriciens de l’année de l’express sont des héros d’un jour. Malenn Oodiah, consacré en 2000, raconte que tout le monde voulait lui parler ce jour-là… En 1979, Harish Boodhoo (eh oui !), jeune politicien du terroir, a été notre lauréat parce qu’il incarnait la rupture avec l’élite politique de l’époque qui ne se déplaçait jamais sans ses «tapeurs» (on ne disait pas encore «bouncers»). Aussi, ses prises de position contre la violence et le trafic de drogue ont été fermes et déterminantes. À l’époque, l’express voyait en Boodhoo «un homme simple, aux accents sonnant vrai, qui a repris des mots devenus rares : moralité, devoir, travail, simplicité, responsabilité (…) Si on analyse plus avant sa contribution et ses états de service, l’on s’aperçoit qu’ils dépassent largement le cadre émotif de la spontanéité».

Avec le recul, eu égard à son parcours dans les années 80, peut-on dire qu’on s’est trompé sur Boodhoo ? Sans doute. Mais à ce moment-là, il incarnait ce dont le pays avait besoin, tout comme Eymeric – c’est-à-dire une prise de conscience, au-delà de la performance sportive, à la milliseconde (homologuée ou pas)…

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 Le 26 décembre 2004, nous révélons notre Mauricien de l’année tout fièrement : Jean Suzanne ! (eh oui x2 !). À l’époque, on pensait qu’il avait «tourné les clés de la cybertour. Il semble avoir en main celles de son avenir. Avec Infinity BPO, dont il est le P.-D.G., Jean Suzanne cristallise l’ambition nationale de devenir cyber-île». On était impressionné : car après seulement neuf mois d’activité, il s’est senti à l’étroit au 6e étage et s’apprêtait à occuper le 2e en montant de gamme. «Quand on passe les portes d’Infinity, on est gagné par une certitude : il faut y croire…» La suite des événements, on n’y croyait pas. Le rêve s’est écroulé. Mais le message essentiel réside, même si les personnages ne sont plus les mêmes. Héros d’un jour. Nos Mauriciens de l’année sont comme vous et moi. Qu’ils se nomment Maurice Paturau (1965), Mgr Jean Margéot (1969), Philippe Boullé (1970), Mlle France Boyer de la Giroday (1973), Mohamad Vayid (1978), les 44 journalistes arrêtés sous le régime Jugnauth (1984), le juge Robert Ahnee (1993), Cassam Uteem (1994), Yvan Lagesse (1996), Stéphane Buckland et Éric Milazar (2001), les radios libres (2002), le Canadien Bert Cunningham (2005), Rama Sithanen (2006), Jacques d’Unienville (2009), Ashok Subron (2010), Pr Dhan Jhurry, Jane Constance ou Lilian Eymeric, le fait humain est : on est tous de simples êtres faillibles. Avec notre part d’ombre et de lumières, comme tous les personnages de la vie que nous vivons.