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Entre la réalité et l'utopie

22 octobre 2016, 14:24

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A un peu plus de 950 jours de la 10e édition des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) – une édition proposée du 20 au 28 juillet 2019 –, le comité d’organisation (COJI) souhaite mettre toutes les chances de son côté pour que cet événement soit marqué d’une pierre blanche. En quelques mois d’opération seulement, la machine organisationnelle du COJI semble être bien huilée avec une équipe bien ficelée qui, espérons-le, fera de son mieux pour faire de ces Jeux (qui fêtera au passage son 40e anniversaire) un franc succès.

Nul besoin de vous dire que pour une organisation de cette envergure (les JIOI accueillent à chaque édition une moyenne 2 000 athlète et officiels confondus), les membres du COJI mettront certainement les petits plats dans les grands pour mener à bon port leur ambitieux projet. Leur objectif sera de faire mieux qu’en 1985 et 2003 (les deux seules fois où l’organisation des JIOI a été confiée à Maurice). Pour la petite histoire, il est bon de savoir que les Jeux indianocéaniques ont lieu chaque quatre ans et que jusqu’ici, seulement quatre pays sur les sept participants ont eu la chance de l’organiser : l’île de la Réunion (3 fois), Madagascar (2 fois), les Seychelles (2 fois) et Maurice (une troisième fois en 2019).

Ainsi, depuis ces dernières semaines, les membres du COJI ont remué ciel et terre pour faire plusieurs propositions concernant le plan d’hébergement des athlètes et officiels pendant les Jeux. L’idée d’un village des jeux sur un paquebot avait d’abord enchanté plus d’un. Mais elle fut abandonnée en cours de route de par son coût onéreux. Puis, il était question de mettre en place la construction d’une Smart City. Et là encore, le projet a été mis au placard. Finalement, tout récemment, il a été décidé que les athlètes seront hébergés dans des hôtels du nord-ouest, plus précisément à Balaclava. C’est, somme toute, la solution la moins coûteuse et la plus simple pour le COJI.

Mais le revers de la médaille est qu’il n’y aura pas, au final, un village des Jeux à proprement dit. Cette belle vitrine du «Vivre Ensemble» (entre les différents peuples de l’océan Indien) que voulaient tant instaurer les organisateurs ne sera plus qu’une utopie. Une tradition qui ne va pas perdurer…

Les JIOI ont été créés dans le but, justement, d'instaurer l'amitié et la compréhension mutuelle entre les peuples des îles dans l'esprit de l'Olympisme comme le stipule la charte des Jeux. Une charte qui préconise aussi que les JIOI devraient aider à contribuer à la coopération régionale par le développement du sport dans la région.

L’absence d’un village des Jeux sera ainsi une première dans les annales de ces Jeux qui ont connu bien de secousses en 2015, lors de la 9e édition à l’île de la Réunion. Rappelez-vous, tout avait démarré lorsque Mayotte avait défilé sous la bannière du drapeau français, ce qui avait provoqué la colère des athlètes comoriens, qui quittèrent le stade où se déroulait la cérémonie d’ouverture. Et devant cet état de choses, le gouvernement comorien avait tout de suite réagi en prenant la décision de retirer sa troupe des Jeux dès la première journée des compétitions pour non-respect de la charte des Jeux par Mayotte ainsi que le Comité international des Jeux (CIJ : instance qui gère les JIOI). La charte stipule que «en toute occasion et cérémonie nécessitant l'utilisation d'un drapeau, Mayotte utilisera celui des Jeux et n'arborera aucun symbole de l'Etat français (hymne et drapeau)». Puis le CIJ avait ensuite pris la décision de bannir les hymnes et les drapeaux de tous les pays participants en les remplaçant par l’hymne et le drapeau des Jeux. Un autre couac qui avait jeté un froid sur cette précédente édition.

Pour pallier tout cela, des amendements à la charte des Jeux sont envisagés et surtout souhaités par le mouvement sportif. La prochaine réunion du CIJ (prévue en février 2017) sera donc à suivre car outre les amendements à la charte, la proposition des dates pour la tenue des Jeux par le COJI, l’hébergement dans des hôtels et l’absence de village des Jeux, la participation et l’avenir des Comores aux Jeux, l’avancement des rénovations sur les différents sites de compétition seront autant de sujets que le CIJ aura à débattre.

Pour ne pas être trop pessimiste, il m’ait toutefois difficile de penser que toutes ces fausses notes disparaîtront comme par enchantement du jour au lendemain. Ce qui est sûr, c’est que cette 10e édition, en 2019, sera bel et bien unique en son genre...