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Vire, devire, zot mem…

2 octobre 2016, 11:00

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Les gesticulations de nos politiciens n’enlèvent pas au citoyen sa capacité de raisonnement, encore moins son bon sens. Que retient-on de ces agitations politiques qui occupent une bonne place dans la hiérarchie de l’actualité ? Que depuis l’annonce de SAJ de se retirer comme Premier ministre, tous les partis, avec leurs congrès, meetings et autres rassemblements, sont en mode démonstration de force pour, soit rester au pouvoir, soit le conquérir ou le reconquérir.

<p>Les prétendus choix ? (i) Une Alliance Lepep qui tente de nous tromper sur le prime ministership, forçant ainsi Pravind Jugnauth à faire son coming-out au poste de Premier ministre. Peu loquace au départ, désormais, il fait son propre marketing, insistant qu&rsquo;il est un élu du peuple et que, par conséquent, il a sa légitimité d&rsquo;occuper ce fauteuil-là. (ii) Un PMSD qui veut passer maître dans l&rsquo;art de l&rsquo;emballage, annonçant même des cours de leadership pour bientôt, omettant juste de dire qu&rsquo;en guise d&rsquo;idéologie, le coq préfère manier une habile béquille consensuelle, opportuniste, qui lui assure une longévité dans les allées du pouvoir d&rsquo;un gouvernement à l&rsquo;autre. (iii) Un MMM qui veut faire croire à ses partisans que &laquo;lekours elektoral fini large&raquo;, alors que le leader, comme pour répondre au dernier démissionnaire de son parti, annonce fièrement qu&rsquo;il est là depuis 1976 et qu&rsquo;il ne compte pas partir. Qu&rsquo;importe si le débat sur le renouvellement fait rage, lui reste. (iv) Et un Ramgoolam qui, sans pudeur, revient sur le&nbsp;devant de la scène, applaudi par une poignée de partisans qui avaient vire mam et qui, déçus, ont déviré, faisant croire, à tort, à l&rsquo;ancien Premier ministre qu&rsquo;il représente une alternative crédible.</p>

<p>La finalité ? Quelques mensonges, le PTr et le MMM répétant qu&rsquo;ils iraient seuls aux élections. Fort heureusement, nous ne sommes pas frappés d&rsquo;amnésie et l&rsquo;on se souvient encore que cette fausse prétention était aussi utilisée lors des dernières législatives et celles d&rsquo;avant, pour ne citer que les deux derniers scrutins. En 2010, le surprenant accord entre le PTr et le MSM avait donné lieu à une alliance PTr-MSM-PMSD, avec un MMM allant seul aux élections uniquement parce que le soleil avait fait un enfant dans le dos du cœur. Ni plus ni moins.</p>

<p>En 2014, les épisodes de koz koze on-off Ramgoolam-Bérenger, après l&rsquo;enterrement du remake MSM-MMM, avaient eu préséance sur le vœu des partisans mauves et sur la garantie qu&rsquo;avait donnée Bérenger qu&rsquo;il ne contracterait pas d&rsquo;alliance avec le PTr. Nous connaissons les résultats avec, en face, le regroupement du double dommage collatéral MSM-PMSD, qui a incroyablement démenti ensuite tous les pronostics électoraux. Bref, c&rsquo;est dire que la parole politique ne vaut pas grand-chose ces jours-ci, avec des annonces prématurées qui ne relèvent que de discours kouyoner de politiciens en mal de popularité.</p>

<p>Cela dit, l&rsquo;on retient que, malgré leur relative adversité que nous savons conjoncturelle, tant l&rsquo;obsession du pouvoir pourrait les transformer en alliés objectifs à l&rsquo;avenir et mieux servir leurs intérêts communs au moment des législatives, tous s&rsquo;entendent sur une règle non écrite : ne pas permettre à d&rsquo;autres nouveaux partis, mouvements ou des voix de Mauriciens engagés de se faire entendre à l&rsquo;Assemblée nationale. Sinon, pourquoi est-ce que les leaders seraient réfractaires unanimement à la réforme électorale, l&rsquo;un des rares outils qui permettraient un élargissement de la démocratie ?</p>

<p>Ramgoolam avait eu neuf ans pour transformer le paysage électoral, mais surfant sur les hésitations des uns et des autres, rien n&rsquo;y fut fait, si ce n&rsquo;est la très maigre consolation qu&rsquo;a représenté le mini-amendement ponctuel lors des dernières élections. L&rsquo;Alliance Lepep, qui avait promis une réforme électorale pendant toute sa campagne, a tout bonnement refusé le débat que voulait organiser, il y a quelques jours, l&rsquo;ONG Cares à ce sujet, alors que le PMSD a toujours été en faveur du maintien du Best Loser system qui favorise l&rsquo;ethnicité au cœur du système électoral. Quant au MMM, son leader affirme qu&rsquo;il est déjà trop tard pour entamer une réforme électorale et propose un nouveau mini-amendement sur le modèle des dernières législatives.</p>

<p>En clair, leur rhétorique démagogue sur la réforme électorale n&rsquo;est que de la poudre aux yeux. Dans la pratique, chacun préserve son territoire pour que le jeu ne se déroule qu&rsquo;entre les quatre partis traditionnels, qu&rsquo;ils soient au pouvoir ou dans l&rsquo;opposition. Fort heureusement, les citoyens ne perdent pas leur capacité de raisonnement et font entendre leur voix face à ces gesticulations inutiles de nos politiciens&hellip;</p>