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De s’alimenter nous avons perdu le sens

15 septembre 2016, 09:21

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Une des meilleures définitions du mot alimentation réside dans la nuance qu’apporte la manière de s’alimenter par rapport au simple fait de s’alimenter. Il y a un équilibre perpétuel à respecter entre les apports et les dépenses de l’organisme, cycle régulé par la sensation de faim et influencé par des facteurs indirects s’étendant de la psychologie aux habitudes en passant par les facteurs sociaux.

Toutes les fonctions vitales, tous nos actes, toutes nos actions équivalent à une dépense d’énergie se chiffrant en kilocalories/heure (kcal/h). Cette dépense toutefois dépend des facteurs tels que l’âge, le poids et l’activité physique. Le métabolisme de base d’un homme de 40 ans, avec un poids de 75 kg et une taille de 180 cm, se chiffre à 1 521 kcal/j. Celui d’une femme de 40 ans, avec un poids de 60 kg et une taille de 165 cm, est de 1 351 kcal/j. Les dépenses de base sont donc couvertes par jour grâce à un apport de 1 300 à 1 500 kcal, une légère augmentation s’imposant en cas de grossesse ou en période de croissance.

Il est important donc, il est même essentiel, de connaître ses besoins caloriques quotidiens de façon à adapter les apports alimentaires et faire en sorte que la consommation supplémentaire corresponde aux dépenses énergétiques en plus découlant de l’activité professionnelle ou sportive. Si un individu sédentaire passant sa journée dans un bureau a besoin de 2 500 kcal, s’il est un homme, et 2 000 kcal, s’il est une femme, un individu engagé dans des travaux de force ou des sports d’endurance aura besoin, lui, de 3 000 à 4 000 kcal par jour. Lors des Jeux olympiques de Pékin, les besoins énergétiques du champion olympique Michael Phelps ont été évalués à 12 000 kcal/jour. Si l’on suit cette logique, la taille des repas devrait diminuer avec l’âge qui s’accompagne d’une diminution des besoins énergétiques du métabolisme de base et du niveau d’activité.

Les dépenses de l’organisme sont de plusieurs types. Le maintien du corps en vie, soit les dépenses énergétiques de repos réparties régulièrement sur vingtquatre heures, représentent 70 à 75 % de ce total. Leur importance varie d’un individu à un autre dépendant essentiellement de la masse musculaire et viscérale.

Les besoins énergétiques d’un sédentaire – c’est un mot que nous devons avoir constamment dans notre viseur à l’île Maurice – ne consacrant que deux heures au sport par semaine constituent seulement 15 à 20 % du total de ces dépenses. Les derniers 10 % concernent la transformation des aliments et la production de chaleur pendant la digestion, la thermogenèse post-prandiale.

Un apport alimentaire supérieur au nombre de calories requis résulte en le stockage de cette énergie supplémentaire sous forme de graisse et une obésité progressive avec sa kyrielle de problèmes de santé. L’inverse aboutit à l’amaigrissement. Il est crucial donc que l’ingestion calorique et les dépenses de l’organisme soient maintenus en situation d’équilibre. S’alimenter n’est pas un geste anodin. Dans ce pays où l’on consomme plus qu’on ne dépense, il est temps de réaliser que l’on mange pour vivre et que l’on ne vit pas pour manger. Du moins sans brûler de façon équivalente.