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Mouvement Premier Mai: cinq thèmes d’actualité décortiqués

7 septembre 2016, 09:07

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Le Mouvement Premier Mai de Jack Bizlall va revenir dans trois semaines avec le dossier du transport public.
Le Mouvement Premier Mai de Jack Bizlall va revenir dans trois semaines avec le dossier du transport public.

La direction du Mouvement Premier Mai (MPM) se rencontre les samedis pour passer en revue la situation dans le pays. Il a décidé de communiquer chaque lundi (au plus tard mercredi), sa position sur des questions d’actualité politique (sociale et économique) par un communiqué de presse.

Le CSR

La fracture sociale est une réalité établie de la société mauricienne. Celle-ci est constatée quand un gouffre s’installe entre ceux qui ont plus qu’il n’en faut pour vivre et ceux qui n’ont pas les moyens de survivre et quand la richesse du premier groupe augmente au détriment de la situation de classe du second groupe qui voit ses revenus s’amenuiser au bénéfice du premier groupe... Il y a plusieurs raisons pourquoi la fracture sociale s’implante dans notre pays. Entre autres : l’accaparement des terres du littoral provoquant l’exode des habitants vers les centres urbains. (…)

La décision du gouvernement de revoir le Corporate Social Responsibility (CSR) est en soi nécessaire mais cela doit se faire par un débat. (…) Rien ne peut être caché à Maurice. Plusieurs questions doivent être posées sur le CSR. Entre autres : fautil revoir le concept ? Faut-il le remplacer par un CSO – Citizen Social Obligation ? C’est ce que nous proposons.

(…) La contribution est actuellement obligatoire dans le sens légal. Il faudra l’élargir dans le sens de l’obligation morale en demandant à ceux qui travaillent d’y souscrire volontairement… Quiconque est bénéficiaire doit être contrôlé par un comité tripartite réunissant les représentants des donateurs et ceux des bénéficiaires tant sur le plan des exclus que des ONG qui sont les responsables de la distribution. Le contrôle doit se faire par l’auditeur de l’État.

On ne peut agir avec efficacité que par la création de fonds spéciaux. Les priorités sont : 1) le logement ; 2) l’infrastructure communautaire et 3) le loisir. La nature des fonds du CSR/ CSO doit juxtaposer les fonds de l’État. L’État doit rester dans l’universalité des bénéfices de protection. Les fonds spéciaux doivent être régis par les particularités, l’exclusivité, par des spécificités… bref par la discrimination positive…

(…) Les CSR/CSO ne peuvent avoir que deux grands objectifs : la satisfaction des besoins de la population souffrant de la fracture sociale et l’autonomisation des collectifs concernés (plus de 225 quartiers des villes et de villages abandonnés). La listes des projets acceptables doit inclure le logement, la santé assurée, le loisir, le repos, la formation culturelle, l’éducation d’assertion et de quoi manger POUR TOUS. Il faut rémunérer les gens. Les groupes culturels et les groupes sportifs, par exemple, mais aussi les projets d’autosuffisance alimentaires, la construction et la réparation des maisons, etc.

… Il faut à tout prix que les ressources disponibles ne soient pas utilisées pour favoriser le sectarisme ethnique, le sectarisme religieux, le paternalisme social, le détournement des fonds, le business des ONG…

Pourquoi pas un National Housing Fund ? Toutes les entreprises d’État devraient contribuer 15 % de leurs profits ou excédents dans ce fonds et leurs employés motivés pour que cet objectif soit un but en soi pour leurs contributions sociales. Les étrangers qui achètent des demeures à Maurice doivent contribuer à ce fonds.…

Les déclarations de Me Antoine Domingue

C’est navrant de constater l’ampleur de l’intégrisme au sein des sociétés républicaines. Le président des Philippines fait école... On nous dit que les criminels de Daesh sont des fous de Dieu. Quid des autres qui sont pour la peine capitale ? Nous sommes étonnés que Me Antoine Domingue ait cru bon de s’engager dans un débat qui lui échappe complètement. Oui, il ne connaît rien du monde des drogués et de la drogue. Sinon il n’aurait pas commis des erreurs graves.

En effet, il commet deux erreurs fondamentales : 1) il ne fait aucune différence entre une drogue mortifère qu’il faut REFUSER et la dépénalisation des drogues qui ne le sont pas ; et 2) il prétend qu’il n’existe aucune différence entre dépénalisation de la consommation… et la légalisation. Il est entré dans un amalgame outrancier... Il oublie qu’il a été lui-même dans le passé un opposant de la peine capitale suivant son mentor, Gaëtan Duval. Pourquoi ce retournement de veste ?… Son intervention n’est aucunement innocente.

Les tribulations de Trilochun

Trois accusations pèsent sur l’avocat Trilochun : 1) qu’il réclamerait des rémunérations exagérées en soi … ; 2) que ses réclamations seraient disproportionnées par rapport à l’affaire de l’ICTA qu’il a représentée en cour; et 3) qu’il aurait conspiré pour agresser le Chairman de l’ICTA...

… Il y a dans les faits une victime que l’on connaît, des agresseurs qui se sont révélés… Il n’est absolument pas difficile de confirmer s’il y a un commanditaire. Il suffirait de vérifier le motif des agresseurs et les explications de Trilochun. Il doit de lui-même retourner à Maurice…

Pour les 19 millions de l’ICTA, la critique au départ est justifiée... Il faut donc enquêter sur de telles pratiques dans la profession, analyser les particularités du dossier et engager le Bar Council à prendre des dispositions déontologiques que la loi lui confère. Au lieu de tergiverser, le Bar Council doit absolument mener son enquête et publier son rapport…

Étant donné que Trilochun suggère lui-même une commission d’enquête, il y aura donc deux perspectives de redressement : l’enquête du Bar Council mettra de l’ordre dans les rémunérations et la conduite des avocats et la commission d’enquête jettera la lumière sur la réunion du board de l’ICTA quand les rémunérations de Trilochun furent votées. D’ailleurs, ce fameux procès-verbal doit être rendu public. Il y a d’autres lièvres dans ce chapeau.

Privatisation de la CWA

L’OMS préconise deux choses : 20 litres d’eau par jour par personne pour les besoins physiologiques, et 50 litres d’eau par jour pour vivre décemment et 100 litres d’eau par jour pour le confort… Seul l’État peut assurer ces quantités minimales autant que le progrès de la société. L’eau ne PEUT être commercialisée au nom de l’efficience ou des pertes alléguées… On n’aurait aucune objection de confronter Collendavelloo sur la gestion de la CWA depuis sa création.

… La CWA n’est pas à vendre et ne peut être vendue. Il n’y a donc aucun problème à ce sujet. La CWA demeure la propriété de l’État. Personne ne peut la vendre… En transmettant ce pouvoir à une compagnie privée, Collendavelloo commet l’erreur monumentale de permettre au secteur privé de contrôler la CWA et cette compagnie deviendra le propriétaire de la CWA, sans avoir à dépenser un sou… Toute compagnie privée qui aura un contrôle absolu sur la CWA déterminera la politique de l’eau à Maurice. Cela n’est PAS acceptable.

Le MPM est contre la privatisation de l’eau et de la CWA et aussi contre toute augmentation des tarifs de l’eau qui ne respecterait pas les dispositions de l’OMS.

Le transport public

Les nouveaux bus achetés par la CNT posent plusieurs problèmes techniques. Les routes dans certaines régions sont abîmées. Beaucoup de problèmes se posent dans les rapports entre le public et les employés et les compagnies de bus. Le MPM en reparlera dans trois semaines.

Le départ de Jugnauth comme PM

Certaines personnes parlent librement du départ et même de la mort de Jugnauth… Ce n’est ni humain ni acceptable en politique. D’ailleurs, Jugnauth compte vivre jusqu›à ses 100 ans. À nos dépens, bien sûr. Pravind Jugnauth commet une erreur grave de penser que nous sommes en monarchie et que «le roi est mort, vive le roi – Rex coronatus» s’appliquera. (…) Pour le MPM, ce n’est pas la présidente de la République qui peut nous imposer Duval, Jugnauth fils ou un autre… La décision finale est entre les mains de l’Assemblée nationale…

Au MPM nous disons deux choses : 1) cessons de parler de la mort ou de la maladie de Jugnauth père. Bérenger doit cesser de le faire tenant en considération qu’en 2014 il voulait une alliance avec Jugnauth père conscient de certaines choses ; et 2) s’il arrive que nous ayons à faire face au départ de Jugnauth père, il faudra que de nouvelles élections générales soient organisées. C’est cette possibilité que la présidente de la République doit assumer et assurer.

À moins que Jugnauth père parte de son plein gré. Dans un tel cas de figure il y aura des élections pour le remplacer, le départ de la présidente de la République et l’installation d’une oligarchie à la tête du pays avec le père, la mère, le fils, la fille, la belle-fille… et, devinez quoi, la clique des suiveurs…