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Métier bien payé

20 mai 2016, 07:05

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Métier bien payé

 

Nos élus vont coûter plus cher. Le PRB a recommandé une révision à la hausse des salaires des parlementaires. Si le barème proposé est entériné par le gouvernement, ces élus pourront vivre encore plus confortablement qu’à l’heure actuelle.

Les citoyens suffisamment naïfs pour croire que la politique n’est pas un métier mais une vocation dénuée de toute motivation financière doivent perdre leurs illusions. Un coup d’oeil au tableau des salaires permet de constater que la politique devient, plus que jamais, un moyen de gagner sa vie très bien.

La profession politique est aujourd’hui une activité bien rémunérée. D’autant plus que les salaires officiels sont souvent complétés par des indemnités diverses. De plus, une pension généreuse est garantie au parlementaire à la retraite pour peu qu’il ait siégé pendant deux législatures au moins.

Certains peuvent vouloir justifier les salaires mirobolants des dirigeants du pays en arguant que c’est une façon de se prémunir contre les tentations de corruption. Ce n’est pas le cas. L’expérience a démontré que les politiciens les plus fortunés sont souvent les mêmes qui sont tentés de s’enrichir par des moyens illicites. Ce ne sont pas des salaires élevés qui permettent de résister à la tentation de la corruption, mais la probité.

La hausse de salaires que les parlementaires vont s’octroyer bientôt offre une occasion de revenir sur la publication de la déclaration des avoirs des responsables politiques. C’est une promesse électorale que nos dirigeants semblent avoir oubliée. L’Alliance Lepep s’était engagée, dans son manifeste électoral, à amender la «Declaration of Assets Act» afin d’inclure «les propriétés acquises sous des prête-noms et la publication de toutes les informations dans la gazette du gouvernement».

Un tel amendement ne devrait pas être très compliqué à rédiger. Car, dans le passé, il existait déjà une loi qui obligeait les autorités à rendre publique la liste des avoirs des élus. Paradoxalement, cette transparence a disparu avec l’adoption, en 2002, de la «Prevention of Corruption Act».

La loi existante contraint les ministres et les députés à établir une liste de leur patrimoine mais leur déclaration reste secrète. Ce n’est pas dans l’esprit de la déclaration des biens dont le but premier est de mettre au jour tout enrichissement suspect des élus.

L’idéal, c’est quand on peut mourir pour ses idées. La politique, c’est quand on peut en vivre, disait l’écrivain Charles Péguy. À méditer.