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Transversale: Leicester City contre toute logique financière

4 mai 2016, 18:32

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Selon une société de “betting”, il y avait autant de chance de voir Leicester City champion d’Angleterre cette saison que de voir… des cochons voler dans le ciel ! Aujourd’hui peut-être que les poules ont des dents et que les vaches ont des ailes car ce club tout riquiqui est bien le nouveau Roi du plus puissant championnat de football au monde !

Côté à 5 000 contre 1 en début de saison pour remporter le titre, Leicester a tordu le cou à toutes les idées reçues, toutes les sciences, l’implacable logique financière. Si les titres de Chelsea et Manchester City, érigées en places fortes du foot business il y a quelques années, avaient fait dire qu’argent rime avec succès (“money buy success”), la réussite de Leicester vient aujourd’hui prouver exactement le contraire !

Cela fait 21 ans qu’un club autre qu’Arsenal, Chelsea, Manchester City ou Manchester United accède au doux privilège de remporter le championnat anglais. Sur les traces d’un certain Blackburn Rovers. Cela fait 38 ans qu’un nouveau club n’avait mis son nom au palmarès depuis Nottingham Forest en 1978.

Alors qu’on entre dans une ère où les droits de télé ont augmenté de façon exponentielle, le dernier ‘deal’ en date ayant atteint 5,136 milliards de £, il était impensable qu’une autre équipe puisse venir briser l’hégémonie des clubs d’élite traditionnels. Pourtant, Leicester a défié la logique financière.

En termes de salaires, ce que touchent les nouveaux champions d’Angleterre est évidemment ridicule par rapport aux autres grosses cylindrées. Selon des chiffres qui remontent à deux ans publiés par “Deloitte’s Sports Business Group” pour la saison 2013-2014, lorsque Leicester était en Championship, la masse salariale des Foxes s’élevait à £ 36 millions alors que celle de Manchester Utd culminait à £ 220 millions. Pour constituer l’ensemble de l’effectif, le président thaïlandais Vichai Srivaddhanaprabha a dépensé la modique somme de 72 millions d’euros (8 fois moins que Manchester City).

Claudio Ranieri, qui n’avait jamais remporté de titres partout où il était passé, a enfin mis fin à la scoumoune et peut être considéré comme un véritable sorcier ayant bâti son équipe de bric et de broc, avec des diamants non polis, dont personne ne soupçonnait la valeur.

«Dilly ding dilly dong» : en secouant sa petite cloche virtuelle pour capter l’attention de ses joueurs quand il prend la parole, Claudio Ranieri est l’antithèse du foot business. Avec humilité, il a remporté le championnat en 36 leçons (comme autant de journées de championnat…) Une belle claque pour tous les grands patrons qui ont misé sur des entraîneurs bling bling qui se sont royalement vautrés au final.