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Menaces sur l'investissement

21 mars 2016, 07:21

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Les investisseurs sont très sensibles à l’instabilité politique. Il est donc normal que les turbulences au sommet de l’État les inquiètent. La situation actuelle fait craindre des conséquences négatives sur l’économie nationale. D’autant plus que le changement qui est intervenu au ministère des Finances la semaine dernière se conjugue avec un ralentissement de l’économie mondiale.

D’autres causes conjoncturelles sont venues s’ajouter à ce contexte déjà peu attrayant. Celles-ci vont sans doute contribuer à dégrader davantage le climat d’affaires et assécher les flux d’investissement qui tarissent déjà. Tant la majorité politique que l’opposition et les syndicats doivent faire preuve de prudence pour éviter une telle détérioration. Il y va de l’intérêt national.

Tout ce qui se dit sur la situation énergétique est propre à faire peur aux investisseurs. Les coupures de courant qui ont touché le Sud du pays mercredi dernier ont été exploitées par l’opposition pour noircir plus que de raison le tableau de la production d’électricité à Maurice. Rejetant l’explication avancée par le CEB, qui impute les pannes à un accident provoqué par des chauves-souris, Paul Bérenger met en cause le réseau d’alimentation du CEB.

L’année dernière, le ministre Collendavelloo anticipait, lui, «des problèmes localisés et temporaires» et annonçait que le pays est «sur le borderline». Si les politiciens voulaient effrayer les investisseurs qui comptent entreprendre une activité industrielle à Maurice, ils ne s’y prendraient pas autrement.

De même, quand les détails sur une transaction bancaire de Vishnu Lutchmeenaraidoo sont jetés en pâture au public, cela donne froid dans le dos. Un tel manquement au devoir de confidentialité bancaire peut ébranler la confiance de l’investisseur le plus résolu à s’installer chez nous. Car l’érosion de la qualité des institutions est un facteur qui pèse lourd dans la décision de l’investisseur.

Il y a également l’opposition des syndicats à toute forme d’exposition au savoir-faire étranger. Même dans des secteurs qui piétinent, ils ne trouvent pas l’intérêt de rechercher des compétences étrangères. Ils ont réuni une bonne foule, samedi, pour contester l’arrivée à Maurice de DP World, le troisième opérateur portuaire mondial. Ils se sont élevés également contre tout partenariat de la CWA avec une société étrangère susceptible de l’aider à atteindre l’objectif de distribution d’eau 24/7.

Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant que le FMI se montre peu optimiste sur la capacité de Maurice d’attirer durablement des investisseurs étrangers.