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La touche feminine

3 mars 2016, 07:44

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Une révolution tranquille est en marche dans le monde de l’Éducation. Le pays est en voie de réaliser un rêve vieux de 50 ans. Depuis l’indépendance, pratiquement tous les ministres de l’Éducation ont essayé de réformer l’enseignement primaire afin de supprimer l’hyper compétition qui sévit en fin de cycle. En vain. L’actuelle ministre, Leela Devi Dookun-Luchoomun, elle, semble avoir plus de chance.

Le CPE sera éliminé à la faveur d’une scolarité obligatoire portée à neuf ans. Nous nous approchons en douceur de cet objectif. Cette semaine, le ministère a procédé à la diffusion d’une brochure détaillant le nouveau système. Le document n’a suscité aucune controverse. Au contraire, il est accueilli avec intérêt, sinon enthousiasme.

Le climat consensuel dans lequel le changement se met en place n’a rien à voir avec le bouillonnement qui avait accompagné la présentation de la réforme Obeegadoo en 2002. Pourtant, le but recherché alors n’était guère différent de celui que la ministre Dookun-Luchoomun s’est fixé.

La sérénité avec laquelle le processus se déroule cette fois est rassurante. Le changement devra être durable contrairement à la réforme Obeegadoo qui fut balayée trois ans après, avec l’arrivée des travaillistes au pouvoir en 2005.

Dans les deux cas, l’objectif principal est de reporter à l’âge de 14/15 ans la première participation d’un élève à un examen de sélection. À partir de 2017, le CPE sera remplacé par un examen de certification, le Primary School Achievement Certificate (PSAC). Il y aura un examen compétitif, le National Certificate of Education, seulement à la fin du Grade 9, soit l’équivalent de la Form III. Ce sont les résultats à cet examen qui ouvriront l’accès aux onze collèges d’élite, rebaptisés Académies. Celles-ci sont appelées à devenir des «centres d’excellence» et les places seront réservées aux plus méritants.

Une formule assez simple a été imaginée pour réduire au minimum le stress des gosses de 10/11 ans affrontant le PSAC. Non seulement, la course effrénée vers les National colleges disparaît, mais, en outre, le grade A+ est éliminé. La meilleure notation, le grade 1, sera décernée à ceux qui auront 70 points ou plus. Donc, l’effort surhumain qui était demandé aux enfants, ce sera bientôt de l’histoire ancienne.

Finis le bourrage de crâne, les leçons particulières au primaire et la sélection à un âge précoce ? On s’en réjouit mais on ne peut oublier ces générations entières d’enfants mauriciens martyrisés depuis un demi-siècle.