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Impériale Maya

22 février 2016, 07:05

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Impériale Maya

Cela a sonné comme un rappel à l’ordre d’un élève récalcitrant. À un mois de la rentrée parlementaire, le leader de l’opposition a demandé à la présidente de l’Assemblée nationale de changer d’attitude et de mieux respecter les règles parlementaires. Paul Bérenger a eu raison de demander à Maya Hanoomanjee d’assurer une présidence juste et conforme aux normes démocratiques. Alors que la rentrée parlementaire se fait proche, l’opposition craint sans doute une répétition des dérives de la dernière session.

Avec l’outrance qui le caractérise, Bérenger a parlé samedi de «parti pris, de «rulings» ridicules, et de crise d’hystérie». Sur le fond, son argument est néanmoins valable. S’il y a une institution qui n’est pas en train d’évoluer dans la voie de la bonne gouvernance, c’est bien le Parlement. On l’a constaté l’année dernière. Il est indispensable, surtout lors de la séance de questions, que la présidente de l’Assemblée accorde à l’opposition la marge nécessaire pour exercer pleinement son devoir de contrôle. C’est même la mission prioritaire d’une opposition parlementaire : contraindre le gouvernement à rendre des comptes. Dans une démocratie, le rôle du speaker n’est certainement pas de se transformer en bouclier ou de venir en renfort pour soutenir un ministre soumis à un interrogatoire jugé trop éreintant. Maya Hanoomanjee a un style particulier pour faire respecter son autorité. Elle pense qu’elle doit se montrer conquérante pour établir son autorité. Ce qui lui a valu, du reste, le surnom d’impératrice.

On peut mettre ses colères superflues et ses gestes de provocation sur le compte de l’inexpérience. De même, on peut excuser, pendant quelque temps, sa maîtrise incomplète des règlements parlementaires. Mais nul n’excusera sa façon parfois cavalière de traiter des élus de l’opposition. Pour bien diriger les travaux de l’Assemblée, l’essentiel, c’est d’être ferme et d’appliquer les règles avec rigueur. Les civilités ne sont pas interdites pour autant. Il est vrai que les chamailleries occasionnées par l’opposition ne font pas honneur non plus à notre démocratie. Pour des besoins de théâtralité, le MMM a souvent mis en scène des «walk-out» qui, à force de se répéter, deviennent banals plutôt que de constituer une action extrême. Par exemple, quitter le Parlement alors que le speaker a tout simplement demandé à un élu de retirer le terme «manipuler» est un acte démesuré.

Ce qui est certain, c’est qu’il y aura plus d’équité et moins de chaises vides avec la retransmission en live des débats parlementaires. Ce projet a atteint un stade avancé et bientôt l’arrogance des uns et les excès des autres seront amplifiés par les images de la chaîne du Parlement. Le comportement des acteurs de l’Assemblée nationale, élus comme speaker, s’en trouvera modifié.