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Courageux, Bérenger ?

16 février 2016, 07:40

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Ce n’est pas toujours facile de distinguer entre persévérance et entêtement. Ainsi, il n’est guère aisé d’interpréter la décision de Paul Bérenger de se présenter une nouvelle fois devant l’électorat comme candidat au poste de Premier ministre. Ses trois précédentes tentatives dans ce sens se sont toutes soldées par des échecs.

Jusqu’à tout récemment, le MMM se proposait d’aller aux élections en adoptant une formule de 3/2 pour le poste de Premier ministre. Il était envisagé que le mandat premier ministériel serait exercé, en cas de victoire, par Bérenger pendant trois ans. À l’issue de cette période, il aurait passé la main à un successeur qu’il lui restait à désigner.

Mais le secrétaire général du MMM, Ajay Gunness, a annoncé, dans deux interviews de presse la semaine dernière, une nouvelle feuille de route pour son parti.

Il est maintenant question que Bérenger brigue le poste de Premier ministre seul, excluant toute possibilité de partage d’un éventuel mandat premier ministériel.

Dans l’histoire de son parti, ce cas de figure s’est répété trois fois, en 1983, en 2010, et finalement en 2014. À chaque occasion, il a essuyé un refus catégorique de l’électorat. Pourtant, il s’est résolu, selon Gunness, à tenter l’expérience une quatrième fois, et ce alors même qu’il est au creux de la vague.

Dès lors, la question se pose. Serait- ce le dernier combat que veut livrer Bérenger pour transformer une réalité sociopolitique que son parti a historiquement combattue ? Si c’est le cas, il aura démontré qu’il préfère rester fidèle à ses principes plutôt que de pratiquer la realpolitik à n’importe quel prix. Ou alors, le leader du MMM est-il tombé dans l’entêtement, refusant de tirer les enseignements du passé ?

Ajay Gunness a également réitéré la détermination de son parti de ne contracter aucune alliance avant d’affronter les prochaines élections. Dans le passé, son parti a tenté, à deux reprises, la même expérience. En 1983, le MMM remporte seul 19 sièges et obtient 46 % des suffrages. En 2010, il décroche 18 sièges et réalise un score de 42 %. Les deux fois, il lui a manqué la poignée de points qu’il faut pour remporter la majorité. Bref, il lui a manqué cinq sous pour compléter la roupie.

Garder le cap sur ses idéaux, c’est de la ténacité, c’est une qualité. En revanche, répéter ses fautes, c’est de l’obstination. C’est le refus de se remettre en cause.