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Un long chemin

28 janvier 2016, 07:35

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Des progrès ont été accomplis sur la voie de la bonne gouvernance. Plusieurs faits concrets ainsi que des indicateurs objectifs en témoignent. Mais, ne nous leurrons pas. Il reste encore beaucoup à faire.

Au classement de l’indice de perception de la corruption, rendu public hier, Maurice gagne deux places, se hissant au 45e rang sur 168 pays. La progression est modeste parce que l’évaluation est basée en partie seulement sur des données recueillies en 2015.

Si la gouvernance publique s’améliore, c’est surtout parce que les attitudes sont en train de changer. Parmi les facteurs qui incitent les fonctionnaires à respecter les normes d’intégrité se trouve la peur qu’inspire la série d’enquêtes initiées par le CCID depuis l’année dernière.

D’autres évolutions sont notées. La tradition de distribuer des terres de l’État aux coteries et aux lobbies disparaît. Et surtout, des postes prestigieux et normalement réservés aux favoris des princes sont maintenant remplis après appel à candidatures. Le système n’est pas bien rodé et n’aboutit pas toujours à un résultat positif – comme à Air Mauritius – mais il finira bien par entrer dans les moeurs.

Le constat fait sur le terrain par nos journalistes au centre de Fitness de Plaine-Lauzun (voir l’express d’hier) montre que dans leur pratique quotidienne, même les amateurs de «la monnaie dithé» ont changé de comportement. «L’enveloppe né pli passé», s’est écrié un automobiliste exaspéré par le fait que «le système de glisser quelques billets» n’a plus cours.

Pour autant, le chemin à parcourir est encore long. La méritocratie n’est pas toujours respectée lors des recrutements dans la fonction publique. En particulier quand la PSC délègue ses pouvoirs, comme dans l’affaire des 60 médecins, le mode de sélection est suspect.

Il reste également des efforts à faire en matière de transparence et d’accès à l’information. D’ailleurs, le gouvernement n’est pas parvenu à sortir l’audiovisuel public du Moyen Âge. Dans l’interview qu’il a accordée à l’express hier, l’économiste Percy Mistry souligne avec raison que «the MBC is doing a tremendous disservice to Mauritius».

 

La bonne gouvernance mène au bon fonctionnement des institutions et, de ce fait, au développement économique. Ainsi, tout progrès dans ce domaine devra se refléter sur l’indicateur qui compte le plus, le taux de croissance.