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Les bons et les mauvais signaux

27 janvier 2016, 13:57

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Nous nous poserons ces deux questions aussi longtemps que nous ne sommes pas témoins des grandes avancées que nous a promises le gouvernement en place depuis plus d’un an. Vivons-nous une autre époque depuis le revirement politique du 11 décembre 2014 ? Sommes-nous à  l’aube de la transformation socio-économique que sir Anerood  Jugnauth a baptisée «nouveau miracle économique» ?

Il y a de bons et mauvais signaux. Deux événements cette semaine témoignent de l’énervement, tout au moins de l’agacement, qui gagnent l’hôtel du gouvernement. Les propos de sir Anerood Jugnauth sur l’«ingratitude» de la population par le passé et ceux de Vishnu Lutchmeenaraidoo hier : «Je ne veux pas d’une population de râleurs.»

Quand des dirigeants politiques commencent à devenir susceptibles, au bout d’un an au pouvoir seulement, ils courent le risque de devenir capricieux et irrationnels. De tels propos rajoutent une dose d’incertitude dans le ciel qui ne s’est pas encore éclairci. Ils refroidissent ceux qui croient, plus qu’ils ne découragent les «râleurs».

Plus le temps passe, plus le résultat se fera attendre et plus ceux qui nous gouvernent devraient se montrer fermes dans leur engagement. À l’heure qu’il est, les défis et perspectives sont immenses. Être distraits par les critiques ne peut que détourner nos hommes politiques des vrais enjeux du moment et de demain.

 

Quelques bons signaux devraient les apaiser. La population est capable de les apprécier. Sur le plan de la visibilité  internationale, jamais Maurice n’a été autant présent. Quand Ameenah Gurib-Fakim est nommée par Ban Ki-moon sur un high-level panel pour se pencher sur la problématique de l’eau sur la planète et quand cette même dame est choisie aux côtés de Christine Lagarde et de la reine Rania Al-Abdullah de Jordanie pour être parmi les grandes figures de la «Global Women’s Forum» de Dubayy, c’est un pays qui est honoré.

Les bons signaux sont venus des opérateurs économiques. Des initiatives privées font qu’en matière d’énergie propre Maurice est en train de montrer la voie dans cette partie du monde. Nous aurons, dans pas longtemps, une vitrine écologique à faire valoir pour montrer que nous composons avec les atouts de la nature : le soleil, le vent, le biogaz et la mer.

Le projet de Port-Louis Smart City devrait nous emballer tous, même si nous nous attendons à ce que les décisions difficiles qui seront prises engageront pleinement la société civile et ceux qui sont concernés au premier plan. Dans quelques années, nous aurons, espérons-le, une capitale digne de ce nom, un exemple du génie mauricien en ligne avec son temps.

Le monde vit aujourd’hui une révolution économique portée par la confluence de nouvelles technologies de l’information. Le rapport de l’homme avec le monde, la nature et les objets (qui deviendront connectés) est en train de changer.

Au sommet de Davos, le week-end dernier, le professeur d’Oxford Ian Goldin a comparé la nouvelle révolution dans laquelle s’embarque l’humanité à la Renaissance, cette époque de grandes inventions qui ont façonné le monde.

Ne perdons pas de vue ce «quantum leap» dont nous sommes capables à cause de quelques distractions sonores et démagogiques.