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Le défi climatique

27 janvier 2016, 09:01

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Les risques sont plus élevés cette année. C’est une troublante réalité. Elle l’est encore plus lorsque nous apprenons que le risque avec le plus grand potentiel de dévastation – encore pire que les fameuses armes de destruction massive qui avaient été à l’origine de la guerre en Irak –, est lié au changement climatique.

C’est la première fois depuis 2006 qu’un risque associé à l’environnement se retrouve en haut du tableau de The Global Risks Report. Pour minimiser l’impact de telles menaces sur les populations, il ne suffit plus de se fixer des objectifs comme les Millennium Development Goals ou les Sustainable Development Goals. Il s’agit de pouvoir engager les marchés financiers, de même que les investisseurs dans des processus d’investissement durable.

Certes, ce n’est pas une mince affaire eu égard aux implications, surtout financières, mais il y va de l’avenir même de la planète. Il faut arriver à comprendre que les initiatives qui sont prises aujourd’hui rapporteront des dividendes demain.

Ainsi, permettre aux investisseurs d’avoir plus facilement accès à des données relatives à l’empreinte carbone, à l’utilisation des ressources naturelles, par exemple, devrait contribuer à l’établissement d’une nouvelle culture en matière de décision d’investissement. À cet effet, il a été démontré que les marchés boursiers peuvent se révéler être de puissants instruments pour imposer cette culture.

Une étape a été franchie l’an passé avec l’introduction du SEM Sustainability Index (SEMSI). Un nouvel indice qui englobe à la fois les facteurs économique, environnemental, social et de bonne gouvernance. Les fameux ESG.

Avec le SEMSI, la Bourse de Maurice se retrouve, au même titre que la Johannesburg Stock Exchange, parmi les seules bourses de cette partie du monde à promouvoir le développement responsable. C’est un atout certain dans la conjoncture économique actuelle. D’autant plus que la demande pour les investissements durables est appelée à croître. Les autorités gagneraient d’ailleurs à intégrer dans leur vision du développement cette notion d’ESG.

L’investisseur privé devrait également être sensibilisé au fait qu’il y a désormais une nouvelle dimension à l’investissement, c’est-à-dire un double bottom line. Un retour sur investissement certes mais les consommateurs deviennent plus exigeants. Ils ont besoin de savoir comment les gains sont réalisés. En d’autres mots, les investissements dits sustainable représentent l’avenir. La preuve, le marché d’investissement durable est en pleine expansion. Il est passé de 13,3 billions de dollars en 2012 à 21,4 billions en 2014. Même des fonds d’investissement ont été structurés en tenant compte des enjeux économiques, sociaux, environnementaux et de bonne gouvernance.

Cet intérêt s’explique par le fait qu’il n’est pas très évident de mitiger les risques et de trouver de la valeur ajoutée dans un paysage fragilisé par les crises financière et économique. Les incertitudes occasionnées par les changements climatique et démographique ainsi que l’adoption de nouvelles règles en matière de gouvernance ont aussi rendu plus complexes les prises de position sur les marchés financiers.

S’engager dans la voie des investissements responsables et durables n’est pas une option pour un petit État insulaire en développement comme le nôtre. C’est un impératif !