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Maurice – île jardin: réflexions pour embellir notre île

16 décembre 2015, 08:57

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Maurice – île jardin: réflexions pour embellir notre île

Cette réflexion est issue d’un texte écrit en 2007. Depuis, les choses ont évolué, y compris une mentalité plus ouverte à l’évolution climatique et environnementale, d’où la nécessité de le reprendre dans son ensemble, avec une mise à jour adaptée aux contingences actuelles.

Pour vendre et promouvoir un produit, il est impérieux d’avoir un slogan ou un titre qui lui donne une spécificité ou une identité qui nous aidera à bâtir et à concevoir des campagnes promotionnelles avec la force des mots et des images. A titre d’exemples, des slogans comme «l’île aux grands spectacles» et «île intense» pour l’île de la Réunion, «Ile de Beauté» pour la Corse. «Incredible India», «Fascinating Malaysia», «The big Apple» sont maintenant mondialement connus et donnent une identification unique des lieux évoqués.

L’autorité du tourisme du pays a travaillé sur le concept du «Branding» conçu par des grands spécialistes de la planète. «Maurice, c’est un plaisir» est fort sympa à première vue,  mais est-ce qu’il produit un effet magique pour captiver et faire adopter Maurice au détriment d’une autre destination possible. Arrive-t-il à faire transparaître l’esprit de notre île ?

Maurice bénéficie d’une cote d’amour. Les Mauriciens jouent un grand rôle pour entretenir cette fascination. Le service souvent qualifié de 5 étoiles n’est pas exagéré, puisqu’un grand nombre de visiteurs sont devenus accros grâce à ce petit plus du savoir-faire des Mauriciens. Mais l’expansion reste graduelle, alors que certains pays comme le Maroc, les Maldives connaissent une augmentation appréciable. Que faut-il de plus, pour passer à la vitesse supérieure ?

Une des raisons de notre faiblesse

Maurice a beaucoup perdu de son patrimoine fondamental. Les belles demeures créoles sont démolies une à une, remplacées par des maisons en béton, certes plus solides pour affronter les cyclones, mais qui dénotent complètement de notre héritage architectural. Alors que ces domaines sont préservés chez nos voisins Réunionnais. Beaucoup de pays comme la Chine et Singapour avaient aussi connu ce dérapage, mais ils ont bien vite compris leur erreur et ont rétabli certaines demeures anciennes et même de vieux quartiers.

Avec l’urbanisation mal orchestrée, le bétonnage systématique sans souci d’esthétique,  l’abattage des arbres parfois centenaires, le charme discret de notre île tropicale se perd peu à peu. Bref, nous subissons de plein fouet les méfaits du développement. Entre-temps, notre île continue de s’enlaidir et continuera ainsi aussi longtemps qu’aucune volonté politique ne sera prise.

Et, nous ne savons pas ce que nous réserve le projet «smart cities», qui est cité comme élément détonateur pour atteindre un «2e miracle économique». Irons-nous encore vers une nouvelle version de notre cybercité, mal planifiée, sans harmonie et sans âme ?

Ajouté aux dégâts des hommes, la nature aussi nous joue des tours : nos plages, qui constituent notre atout principal, s’érodent et avec le réchauffement de la planète, elles se dégraderont davantage et ne pourront plus assumer l’avenir de notre tourisme. Nous ne serons pas épargnés par les phénomènes climatiques comme celui de «El Nino» qui menace à nouveau.

Il faut absolument que l’on se ressaisisse pour changer cet état de fait, sinon nos visiteurs viendront de moins en moins, puisqu’un bon nombre de pays, qui sont en rivalité avec nous, sont en train d’apporter les solutions nécessaires, pour attirer de plus en plus de touristes.

L’avenir ?

Pour nous tourner vers un avenir certain et pour épauler toutes les campagnes promotionnelles pour attirer les visiteurs potentiels et encourager les étrangers à venir investir à Maurice, il faut repenser à la beauté de notre île. Il faut la soigner, l’enjoliver, la doter d’un charme irrésistible.

Notre objectif doit se trouver au diapason avec la nature qui devient de plus en plus la quête de l’homme, qui vit dans un monde définitivement tourné vers les technologies et qui subit en même temps les contrecoups de la pollution. L’homme cherchera à se réfugier dans des oasis, des lieux qui lui procurent de la quiétude, un équilibre avec la nature afin de se ressourcer. L’environnement est le troisième pilier du développement durable après l’économie et le social.

Nous avons des qualités : l’expérience de notre accueil, nos services et nos valeurs, Si nous ajoutons à ces atouts, des éléments pour rendre notre île plus accueillante, nous serons en mesure de recevoir un nombre choisi de visiteurs sensibles au dépaysement et respectueux de notre nature et culture tropicale.

Il est bon de rappeler que les plus grands pays du tourisme sont des pays dits culturels à l’image de la France, l’Espagne, l’Egypte, l’Inde, le Maroc etc. Nous ne pouvons pas nous inspirer de ces pays, puisqu’ils comportent en eux des valeurs ancestrales millénaires, mais nous devons nous forger une voie personnelle par la valorisation de nos paysages et de notre héritage architectural et quelques vestiges du passé, témoins de notre histoire qui a façonné notre pays à travers ses coutumes, ses savoir-faire spécifiques et son agriculture liés à nos origines bigarrées et en y ajoutant de beaux jardins.

Nous devons tout miser sur une créativité au service de notre nature, tout en développant l’expression créative et culturelle de notre peuple dans sa riche diversité.

Il existe déjà une ambiance tropicale sur certaines propriétés sucrières. Quelques-unes de nos routes sont bordées de belles allées de Terminalia Arjoona, de flamboyants, de jacarandas dans certains endroits de l’île. Il y a aussi quelques réalisations récentes réalisées par nos paysagistes urbains. Ces exemples doivent être étendus sur le reste de l’île, lieu par lieu, village par village et finalement ville par ville.

Avec une volonté ferme de nos dirigeants, épaulés par les spécialistes et le courage de notre peuple on arrivera à convertir notre île en un grand jardin.

Il n’y a pas de futur sans nature

L’esprit jardin est en expansion dans les usages de tout le monde, surtout dans les pays très développés. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de serres et d’espaces jardins qui proposent des plantes de toutes sortes, surtout des plantes tropicales. On voit le même phénomène dans le domaine de la publication, vu le nombre en expansion des publications, revues, livres et albums sur la nature, qui a décuplé en l’espace de trois ans. Certains architectes européens (Patrick Bouchain, Gilles Clément) se sont spécialisés dans le traitement et l’aménagement paysager de nombreux sites en leur redonnant, à travers leur vocation première, une nouvelle identité, renouant ainsi l’histoire à notre contemporanéité.

Certains pays, qui ont compris l’importance de la nécessité de la présence de jardins, ont investi, comme la Thaïlande en édifiant le «Nong Nooch Tropical Garden» à Pattaya. Le jardin de Cactus de Lanzarote dans les îles Canaries, le «Dubaï miracle garden», le Botanical garden de Singapour qui a accédé au statut de Patrimoine de l’humanité, etc. pour ne citer que ceux-là, en procurant un dynamisme supplémentaire au charme et à leur attrait touristique

Maurice… «île jardin»

Ce concept ou ce label nous entraînera dans une synergie verte, pour le bonheur de tous.

Dans les villes

Il faut réaménager les parcs et espaces verts, il y a encore de la place dans certaines villes pour la création d’autres parcs. Il faut agrémenter et revoir les ronds-points ; installer des allées de plantes en pots, en suspendre sur les balcons ou en installer en devanture des magasins, agrémenter les cités ; utiliser des plantes pour cacher les vilaines architectures ; revoir et planter de grands arbres tels les jacarandas dans les allées, comme il en existe à Vacoas-Phoenix.

La création des allées piétonnes fleuries donne un sens vital à une ville, les gens se baladeront en liberté sans souci des dangers et des bruits des voitures.

Il faut enlever les couleurs agressives et les remplacer par des teintes homologuées par l’urbanisme, lutter contre les affichages sauvages et organiser annuellement «le mois fleuri de la ville», «la ville en fleurs».

Dans les villages

Il faut très vite proposer un village modèle pour inspirer et inciter les autres à suivre sa démarche.

Chaque village doit être doté d’un programme de plantation, en adoptant les principes des allées - Allée de Jamalac, de Caramboles, de Jacques ou d’autres comme Pongam (la coqueluche).

Il suffit de planter une centaine de Bougainvilliers dans un village de la taille de La Gaulette pour voir un changement significatif. Pour varier les couleurs, il faut utiliser d’autres plantes tels frangipanier rouge, orange, jaune et blanche, lauriers rose et rouge, alamandas aux fleurs jaune, les lantanas, crotons qui poussent très vite. Au bout de quelques mois, le village sera déjà en fleurs.

Il faut programmer les plantations en fonction des saisons. Exemple : les hortensias, azalées, et les poinsettias fleurissent en hiver, les flamboyants et goyavier en été, les bougainvilliers et les alamandas pendant toute l’année.

Pour réussir cette opération, chaque village doit être équipé d’une pépinière pour la multiplication et le remplacement des plantes.

D’autres recommandations : des haies bien taillées, des murs bordés de plantes, certaines vilaines maisons habillées de plantes grimpantes et finalement proposer des couleurs harmonieuse pour peindre les maisons. De grands pots plantés seront utilisés quand les espaces sont exigus.

Faire adopter un symbole graphique s’inspirant de la vocation ou de la spécificité du village qu’on affichera à l’entrée.

Ces lieux dégageront de la couleur, de la senteur et seront ainsi très accueillants, pour le plaisir des yeux et du cœur. Ce climat agréable ainsi installé, nous pouvons souhaiter l’introduction de quelques bons petits restaurants et pensions de famille.

Cette synergie ainsi créée, une carte ou dépliant bien illustré pourrait guider nos visiteurs à travers ces beaux villages. Maurice reprend ainsi de la couleur en faisant participer plus de Mauriciens au développement d’un tourisme rural.

Création des jardins

Il serait plus que salutaire que nous puissions trouver d’autres solutions pour que notre industrie du tourisme, capitale pour le pays et pour longtemps, puisse survivre et même progresser. Nous devons refaçonner notre terre pour les challenges de demain.

Une des solutions les plus adaptées et plus pratiques se trouve dans la création de jardins thématiques :

Jardin d’orchidées

Nous vivons à deux pas de l’île continent Madagascar qui possède des espèces d’orchidées parmi les plus belles au monde. Il y a aucun endroit où nous pourrions admirer ces splendeurs de la nature. Nous pouvons sur une superficie de trois hectares en constituer une merveilleuse collection à compléter avec celles venant d’Asie, avec d’autres plantes parasites, telles les Tillandsia, Broméliacées, et d’autres lierres et lianes parasites. Il faudra pour cela trouver un lieu avec un climat assez humide. En plus d’un paysagiste spécialiste des orchidées, il y a un bon nombre d’amateurs chevronnés à Maurice qui seront heureux d’apporter leur contribution. Au bout de trois ans, nous aurons déjà un beau joyau.

Un écomusée de bananes

Sur une superficie de deux à trois hectares, si possible accidentés et à l’abri du vent, nous pouvons utiliser environ une centaine de variétés de bananes du monde pour édifier cet ensemble végétal. Placé dans un arrangement paysager, muni d’un pont de lianes et de passerelles savamment dessinés, ce petit coin deviendra un site hors du commun. Un petit musée agrémenté par une documentation historique et d’un petit salon de thé, pour la dégustation des friandises à base de banane, viendront compléter cet ensemble. Les champs bordant les chutes de Rochester sont tout à fait indiqués pour cette installation.

«Palmiers du monde»

Le Jardin des Pamplemousses possède déjà une excellente collection de plus de 90 sortes. Il ne sera pas compliqué pour nous d’introduire des espèces rares en provenance de Madagascar et d’Asie, complétant ainsi une collection unique. Nous pouvons ainsi prétendre au statut de jardin des Palmiers du monde.

On y insérera aussi une espace pour des fruits rares et en voie de disparition.

Depuis peu, une équipe sensible et dynamique est en voie de réaliser ce que j’ai mentionné plus haut. Dans quelques semaines, un botaniste et paysagiste mondialement connu viendra nous assister pour que notre Jardin de Pamplemousses national, qui fut jadis un fleuron international, réintègre son statut.

«Jardin de Bambous»

On dénombre des centaines de variétés de bambous dans le monde, de toutes les tailles allant de 20 centimètres à plus de 35 mètres. Des tiges de quelques millimètres à celles de plus de 25 centimètres de diamètre ; de toutes les couleurs : noir, orange, blanchâtre, vert, jaune, jaune strié de vert, vert strié de jaune, ocre, mauve, bleu porcelaine, gris, tachetés, bariolés, moirés, veloutés… De toutes les formes : de la coque de tortue au ventre du Bouddha, en zigzag, carrées, tressés, rectilignes, creusés, en nœuds courts, moyen et longs. Voilà la magie que cette grande famille pourrait nous procurer avec ses merveilles. 

Le projet auquel nous aspirons ne sera pas une plantation banale de bambous en vue d’une exploitation agricole directe, mais devra être classé dans une catégorie «Jardin unique» et constituera un espace hautement artistique, comme une œuvre d’art. Il demande un placement harmonieux des différentes variétés suivant un circuit pour offrir aux visiteurs un enchantement total devant la découverte de toutes ces plantes de la même famille, variées en tailles, formes et coloris, comme une exposition dans une musée, le tout dans un environnement feutré et agrémenté d’autres éléments tels des bassins, cours d’eau, ponts, pierres, sculptures symboliques et spirituelles, racines, etc. Le résultat sera une œuvre d’art comme les jardins japonais de Kyoto ou du Keuraku-d’Okayoma, ou comme le Keukenhof des Pays-Bas et le contemporain Cosmic Speculation en Ecosse.

Un projet était déjà initié, pour un jardin de bambous à Midlands, connu pour sa nature humide, sur une superficie de 4,2 hectares (10 arpents). Toutes les étapes à entreprendre avant le début de la réalisation ont été finalisées ; le marquage et nettoyage du terrain, le master plan est déjà prêt, et finalement l’octroi du permis d’importation obtenu après cinq ans de lutte. Au moment d’accéder au début des travaux, la Banque de Maurice, qui était le commanditaire du projet, change de gouverneur, avec le résultat d’un report de la réalisation, voire l’abandon du projet. Ce projet pourrait être repris, puisque nous aurons la possibilité de réaliser une pièce unique dans cette partie du monde. Ce projet qui, en plus, apportera à notre île un fleuron important pour son industrie touristique sera porteur de bienfaits sur le plan écologique, car les bambous sont connus pour leur aptitude à absorber le CO2.

Le relooking des jardins existants

Les jardins botaniques de Telfair, Balfour, de Curepipe ont besoin d’être retravaillés, en y ajoutant une spécificité propre. Le Balfour serait plus apte à accueillir les plantes endémiques, pour Souillac, les plantes des savanes seraient les plus appropriées et en plus, il se trouve dans le district de Savanne. Curepipe, avec son grand bassin, pourrait contenir un paysage avec des rochers dans un arrangement un peu zen. Le jardin de l’hôtel de ville de Curepipe pourrait se consacrer aux hortensias, camélias, chrysanthèmes divers ; propre au climat curepipien. Pour le Jardin de la Compagnie, je le verrais bien comme un jardin des arts et de la culture, il y a déjà la statue de d’Epinay, de Leoville l’Homme, de Rivet, et Ti Frère, nous pourrons par extension probablement ajouter Malcolm de Chazal, René Noyau, Serge Constantin, etc.

Jardin à la japonaise

Nous pouvons concevoir un espace avec une partie du jardin, en jardin minéral à la japonaise, puis une autre partie avec des sculptures en basalte, des pierres volcaniques et du corail, entrecoupés de belles pièces monumentales de basaltes. À inclure également, des massifs de galets et du basalte sous ses différentes formes ; les gravillons, macadams, rock sand. À compléter avec une note de verdure, en incluant quelques euphorbes et cactus de chez nous. Ce lieu pourrait aussi devenir un jardin de la méditation.

Jardin des parfums

Le domaine Ylang Ylang, en plus d’être un restaurant, a une petite exploitation d’huiles essentielles avec la culture de quelques arbres ylang-ylang. Ce domaine aurait pu être étendu en rajoutant d’autre plantes aromatiques comme le frangipanier, ravinsar, vétiver, eucalyptus, patchouli, citronnelle, géranium, jasmin, ayapana, et bien d’autres à exploiter au service de la médecine et en parfumerie, faisant ainsi un grand lieu de parfums tropicaux. En fin du compte, renommer le site «Jardin d’essences» ou Jardin des cinq sens, puisqu’il y a déjà la senteur et l’odorat, la saveur des mets du restaurant, la sensation tactile des plantes, la beauté de l’arrangement des plantes pour le plaisir des yeux, et il reste à compléter avec de la bonne musique, peut-être l’introduction de quelques sons aquatiques pour le plaisir auditif.

La création de parfums de l’île à grande échelle pourrait émerger de cette installation, y compris la création d’une école de l’odorat où le jardin est un des lieux de la pratique. Ce jardin, en fin de compte, correspondra à un aspect fortement culturel lié aux fleurs et aux plantes aromatiques, nombreuses sur l’île, rappelant ces jardins médicinaux et nous ramenant tout simplement à la diversité de la population qui les utilise en fonction de ses traditions culinaires et médicinales. En quelque sorte, nous allons réaménager notre propre espace à la redécouverte de nous-mêmes.

Jardin italien, jardin indien, jardin français sont des exemples très connus de styles de jardins qui apporteront beaucoup de finesse à notre île. Nous pourrions demander aux pays cités d’apporter une contribution et même de nous les édifier.

En fin de compte, avec la réalisation de tous ces joyaux, l’image de l’île à travers ses charmes naturels prendra un nouvel essor, une meilleure allure et plus de raffinement. Nos visiteurs actuels et futurs ne resteront pas insensibles.

L’aéroport de Plaisance

Nous accueillons bon nombre des visiteurs, dont certains dits «haut de gamme». Mais l’accueil physique à la descente d’avion dans notre aéroport fait pâle figure. On s’imagine être n’importe où, sauf à Maurice. Il faut repenser à un aménagement somptueux; mélangeant architecture avec décor floral, et jeu d’eaux. Le visiteur doit être conquis dès son arrivée car les premiers regards comptent beaucoup.

Espérons que le nouvel aéroport continuera à se développer et nous apporter cette dimension.

J’ai déjà proposé dans le passé l’idée d’une allée de ravenal, «l’allée du voyageur» ou «Traveller’s avenue» à la sortie de l’aéroport, entre le premier et le second rond-point et sur 1 km 400 environ. Ces arbres à la forme d’éventail, placés côte à côte et en parallèle, offrent un effet féerique. C’est une façon magistrale d’accompagner nos visiteurs sur les premiers mètres de leur parcours et qui sera la dernière image avant de s’embarquer. Un souvenir inoubliable.Cette proposition, peu coûteuse et très facile à mettre en place, malgré la bonne volonté de certains, n’a malheureusement jamais vu le jour.

Synergie culturelle

Si toute cette synergie se mettait en place, Maurice deviendra une «île couleurs», resplendissante, radieuse et belle en plus de devenir une véritable autorité en matière de botanique tropicale. Les Mauriciens auront une connaissance approfondie de leur flore, leur procurant ainsi une sensibilité qui les aidera à développer une réelle conscience de la nature pour les conduire vers une approche culturelle de leur patrimoine vivant les amenant vers la culture.

Méthodologie

Sur un plan économique, ce programme pourrait être le fer de lance en matière de politique d’accompagnement des entreprises paysagères du territoire et aider à la mise en place de centre de formation dans les filières des métiers liés à cet univers.

1)     Trouver un titrepour l’ensemble de ces actions qui doivent s’inscrire dans le cadre d’un schéma d’aménagement paysager de l’île.

Ex. «Maurice 2018» qui correspond au 50e anniversaire de notre indépendance est un beau challenge.

2)     Il faut instituer un comitésous la présidence du ministre du Tourisme, ayant pour membres des représentants des ministères concernés par le projet et des représentants des grands sponsors et représentants des municipalités, conseil de districts, etc.

3)     Pour mieux centraliser ce projet d’envergure, il faut que le tout soit orchestré d’un bureau central avec un personnel technique compétent et créatif. Ce bureau qui pourrait être sous l’égide du ministère du Tourisme (approche transversale), de l’Environnement et de la Culture et qui contrôlera d’autres sous-départements placés dans les districts de l’île.

4)     Un budget spécialdoit être débloqué pour financer le projet. Un personnel technique doit être recruté ou prêté, comprenant architectes, paysagistes, jardiniers, botanistes, programmateurs, artistes visionnaires et des gestionnaires. C’est un programme de longue haleine, quinquennal ou plus.

5)     Ce programme doit être épaulé par une campagne de communication pour sensibiliser toute la population.

6)     Anticiper sur

 

a.      les activités parallèles qui pourront être réalisées au sein des écoles

b.     les actions de sensibilisation auprès de la population.

c.      l’organisation de concours ou événements autour de la thématique : «Le village le mieux fleuri», «le meilleur jardin hôtelier»…

 

Le concept de beau doit prendre ancrage dans nos mœurs

Le programme d’aménagement et de valorisation paysager de l’île est le fondement sur lequel doit s’inscrire une politique transversale entre tourisme et culture. L’esthétique paysagère et environnementale de l’île doit bénéficier d’actions visibles à court terme par la mise en place d’évènements culturels pour signifier de la politique mise en place.

Il est grand temps pour les décideurs de notre île de prendre les bonnes décisions, maintenant, pour que notre futur soit plus brillant.

Ces réflexions constituent une proposition au gouvernement à lancer ce projet, avec la participation de tous les partenaires économiques, dans l’hypothèse d’un meilleur devenir.

Ce n’est qu’un avant-projet, en souhaitant qu’il retiendra votre attention. Dans ce cas, un projet très approfondi, item par item pourrait se développer.

Si ce projet devenait l’affaire de tout le monde, on pourrait au bout de trois années de labeur, adopter le label «Maurice île jardin» comme le fer de lance de la promotion de notre île.

 

 

Pierre ARGO

Paris, le 5 novembre 2015