Publicité

La chauve-souris, une nuisance

18 novembre 2015, 11:25

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La chauve-souris, une nuisance

Vu l’interdiction de les chasser et en l’absence de cyclones majeurs, les chauves-souris ont proliferé. Il est temps de réintroduire la chasse pour un meilleur contrôle, dit l’auteur.

J’ai lu plusieurs articles dans les journaux ces derniers temps concernant ces mammifères, avec des déclarations «d’experts», probablement jeunes, qui ne connaissent pas vraiment comment la prolifération de la chauve-souris s’est  faite ou a évolué à l’île Maurice durant ces 60 dernières années.

Je suis un chasseur et aujourd’hui j’ai 69 ans. Depuis ma plus tendre enfance (5/6 ans) j’ai accompagné mon père et parfois mon grandpère à la chasse de ce mammifère un peu dans toutes les parties de l’île.

Tous les ans durant les mois de septembre à décembre nous chassions ce mammifère dans différentes parties de l’île telles La Nicolière, près du jardin des Pamplemousses, Mare-d’Australia, Constance, Beau-Bassin près du jardin  Balfour, Beau-Champ, Deep- River, Ferney, les gorges de la Rivière-Noire, Pierrefonds, etc. et un des endroits de prédilection était la forêt de Bras-d’Eau, près de l’ancienne plateforme de chemin de fer ou dans la forêt d’aloès se trouvant à gauche de la plateforme où se trouve actuellement la chasse de Carsenac.

À cette période de l’année, ces mammifères manquaient de nourriture sur les montagnes et descendaient vers le littoral où il y avait des forêts ou des plantations d’eucalyptus et d’aloès (en fleurs ou en graines) pour se nourrir. Nous les chassions au vol dans des

passages ou dans ces endroits où elles volaient plus bas. Elles arrivaient avant la tombée de la nuit. Quand il n’y avait pas de lune, la période de chasse se limitait à environ une heure et s’il y avait clair de lune, elle se prolongeait jusqu’à l’épuisement des cartouches, environ 25 ou plus par chasseur. Nous mangions la chauve-souris en civet ou en pané.

Beaucoup de chasseurs allaient à Bras-d’Eau pour la chasser durant ces mois et surtout les week-ends de clair de lune et des milliers de ces mamiferes étaient tués durant cette période de l’année et un certain nombre aussi mouraient pendant les cyclones. Dans les années 1965/1970, le prix de la cartouche de calibre 16 ou 12 étaient à 60 sous, alors que maintenant elle coûte entre Rs 35 et Rs 40.

La chasse à la chauve-souris a été interdite légalement à la fin des années 1970 et celui qui a été l’initiateur du projet de loi avait réussi à convaincre les autorités de l’époque que l’espèce était en danger alors qu’elle ne l’était pas vraiment. Sinon, comment expliquer sa survie ? Ce que je viens de raconter  peut être vérifié auprès des chasseurs et des personnes qui ont pu voir ou entendre ce que je viens de partager. D’autre part, cela explique aussi comment ce mammifère est arrivé à être une nuisance pour les Mauriciens.

Si l’homme a pu introduire des moyens de contraception pour limiter sa population, la  chauve-souris est-elle supérieure à l’homme ?

Avant les années 1960, ceux qui avaient des plants de letchis dans leur cour n’avaient pas besoin de les protéger de ces mammifères alors que maintenant, si vous ne le faites pas, vous ne récolterez rien. Du reste, ceux qui ont plusieurs plants dans leur cour les vendent souvent à des marchands avant la récolte et ces marchands ont certains moyens pour effectuer un gardiennage ou mettre des filets ou utilisent d’autres moyens de protection qui sont partiellement efficaces.

Ce que je viens de dire sont des faits historiques et non des suppositions ou des estimations, comme mentionné dans les journaux par les experts.

Donc comment ces experts peuvent-ils venir dire que cette espèce est en danger alors que nous n’avons pas eu de cyclones importants depuis plus de 20 ans, que la chasse à ce mammifère a été interdite et, en plus, que les gorges de la Rivière-Noire ont été décrétées réserve naturelle depuis plus d’une dizaine d’années ? Autrefois, les chauves-souris vivaient en colonies dans les montagnes et aujourd’hui on en trouve des colonies un peu partout à travers l’île, dans des zones d’habitations où il y a une agglomération d’arbres. Pourquoi ? Parce qu’il y en a trop.

Ce qui est triste avec les écologistes, c’est en général l’exagération des faits qui vient mettre un doute dans la véracité de ce qu’ils avancent comme je viens de le prouver.

Afin de limiter la prolifération de la chauve-souris à l’île Maurice, je propose que l’autorisation de la chasse, qui était la soupape même pour contrôler cette population, soit réintroduite ainsi qu’une réduction des taxes sur les cartouches, ce qui permettra au gouvernement de réduire les frais d’abattage, de faire des économies au niveau national par rapport aux pertes encourues par la destruction des récoltes de letchis et de mangues et d’avoir

un meilleur contrôle de la population de ce mammifère. Mais cela ne suffira pas étant donné que depuis plus de 25 ans il est interdit de chasser lachauve-souris et qu’il n’y a pas eu de puissants cyclones pour limiter sa prolifération depuis plus de 20 ans.

D’autre part, et probablement chose la plus importante que les experts n’ont pas mentionnée, c’est le risque de transmission de la maladie d’Ebola à l’homme par la chauve-souris – comment contrôler celle-là si cela nous arrivait ? Donc il y a un très, très gros risque au niveau national pour notre sécurité et aussi notre économie (tourisme !). À réfléchir. Notre pays serait-il compensé au niveau international pour cette protection insensée ?

Au fait, à quoi sert-elle vraiment cette chauve-souris et pouvons-nous, nous Mauriciens, prendre le risque de la laisser proliférer sans limite ?