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Valeurs du travail

5 novembre 2015, 07:44

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Quel politicien osera-t-il proposer une réduction du nombre de jours fériés? Une telle mesure pourrait contribuer à améliorer la compétitivité du pays. Salariés et patrons y trouveront leur compte. Le reste de la population aussi car la richesse nationale croîtra.

 

Toutefois, dans un pays où la surenchère démagogique domine la vie politique, une telle proposition est inimaginable. Au contraire, le chef de file du PTr au Parlement, Shakeel Mohamed, vient de proposer, non en boutade mais avec le plus grand sérieux, lors d’un débat parlementaire, d’augmenter le nombre de jours fériés. Le député rouge a d’abord réclamé que Pâques et Eid-ul-Adha soient rajoutées à la liste des jours fériés. Ensuite, pour être politiquement correct, il a inclus, in extremis, une troisième fête, le Holi, à sa shopping list.

 

Le député Mohamed, ancien ministre du Travail, est assez intelligent pour se rendre compte que sa revendication est totalement déraisonnable. Il doit savoir qu’un trop grand nombre de jours fériés sera préjudiciable au décollage attendu de l’économie nationale. Mais il a quand même demandé au gouvernement d’accorder trois jours de congés supplémentaires. À ce propos, il a reçu un soutien inattendu du leader de l’opposition qui a souhaité que le gouvernement prenne le temps de la réflexion avant de trancher.

 

Avec ses 15 jours fériés inscrits au calendrier national, Maurice figure déjà parmi les pays les plus généreux au niveau mondial. L’Inde et la Colombie détiennent le record avec 18 jours fériés tandis que Singapour, souvent cité comme un modèle à émuler, n’en compte que 11. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas se contentent de huit jours fériés.

 

Si on regarde les données dans leur ensemble, la situation s’aggrave pour Maurice. Car, avec l’effet cumulé du nombre impressionnant de congés payés (local, sick, overseas, etc.), dont bénéficie le salarié mauricien, on se demande si le temps de la réflexion souhaité par Paul Bérenger ne devrait pas plutôt être utilisé pour trouver des moyens de compenser le manque à gagner pour le pays.

 

Est-ce utopique de penser qu’un jour un gouvernement responsable proposera la suppression de deux jours de congé, disons le 1er février et le 2 novembre, pour une bonne cause ? Les gains financiers qu’une telle mesure est susceptible de générer pourraient être versés à un fonds dédié à la lutte contre la pauvreté.