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S’attaquer au mal

29 octobre 2015, 06:32

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Les institutions parapubliques sont, à juste titre, mal aimées des citoyens et des décideurs publics. Elles sont perçues comme une source de gaspillage de l’argent public. L’ancien Premier ministre avait annoncé, avant sa chute, qu’un Tsunami allait frapper ces services publics et emporter des têtes dirigeantes. Le nouveau gouvernement, lui, estime que beaucoup de ces parapublics n’ont plus de raison d’être. Il n’y a pas de débat sur la question.

 

Si une menace de fermeture pèse sur certains organismes, d’autres feront l’objet de mesures de redressement. Les premières actions en ce sens seront entreprises dans les jours qui suivent. Elles s’appliquent aux Casinos de Maurice. La pilule sera amère mais si elle produit des résultats, le remède sera sans doute appliqué à d’autres parapublics aussi malades.

 

Des mesures drastiques sont envisagées aux casinos. Une centaine de noms figurent dans une liste d’employés qui seront remerciés en cette fin de semaine. De plus, l’exercice initié par le nouveau directeur général, le Sud-africain Kurt Peter, se poursuit. En poste depuis avril dernier, il revoit la gestion et les pratiques de la société pour la sortir du rouge.

 

Les Casinos de Maurice perdent Rs 3 millions par mois. Au 31 juillet dernier, les pertes totalisaient Rs 591 millions. 850 salariés font le travail que 300 auraient normalement dû faire. La SIC a injecté Rs 700 millions dans les Casinos pour les maintenir à flot. Des statistiques qui donnent le vertige.

 

Ces données reflètent, en fait, le mal profond qui ronge l’ensemble des parapublics. L’origine du mal est, bien entendu, l’ingérence politique. Tous les partis en sont coupables. Le ministre Lutchmeenaraidoo le concède volontiers : «I think that all parties which came to power have been misusing the casinos», dénonçait-il au Parlement il y a un mois. Le député Rajesh Bhagwan devait renchérir : «... the political appointees, I call it the fat cats working there, earning big money while doing nothing.»

 

Clientélisme, gaspillage, improductivité, ce sont là des traits caractéristiques des organismes parapublics. Les Casinos ne font pas exception à la règle. Sauf peut-être quand les syndicats du secteur exigent le paiement d’un 14e mois. Pour des employés d’une compagnie dans laquelle le contribuable verse de l’argent à fonds perdus, cette audace est exceptionnelle.