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À vous de faire des efforts messieurs du MJS !

27 octobre 2015, 11:24

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À vous de faire des efforts messieurs du MJS !

“Olympic is Olympic ! It is governed by the Olympic Body and non-olympic is non Olympic. It is just like you have on this side of the House the government and on the other side the Opposition”, a déclaré Yogida Sawmynaden à l’Assemblée nationale le mardi 20 octobre 2015. Une déclaration de l’homme fort du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui rend perplexe.

 

Déjà, la comparaison du paysage sportif mauricien au gouvernement et à l’opposition est plutôt de mauvais goût. Ensuite, il est difficile de ne pas relever une volonté de diviser la communauté sportive mauricienne dans ces propos. Subtilement, il fait passer le message que certains sportifs sont plus égaux que d’autres. Pour lui, la valeur de l’effort importe peu. “We don’t need to quantify what effort has been made or not”, a-t-il précisé pour justifier une démarcation entre les sports olympiques et non-olympiques pour l’octroi des bourses de la «High Level Sports Unit». Il adopte une position ferme qui ne fait pas plaisir aux personnes concernées !

 

Dans le paysage sportif mauricien, est-il juste que les sports olympiques surclassent les disciplines nonolympiques ? Les champions du monde mauriciens se comptent sur les doigts d’une seule main. David Li Yuen Fong (karaté), Mario Bienvenu et Géraldo Thomasso (boxe française), Fabrice Bauluck et James Agathe (kick-boxing) sont ceux qui ont su grimper sur le toit du monde. Ils sont tous devenus des héros nationaux s’imposant dans des disciplines non-olympiques.

 

À eux cinq, ils ont contribué au prestige du pays sur la scène internationale. Leurs consécrations respectives ont suscité des sentiments de fierté nationale… tout comme les 65 médailles d’or remportées aux derniers Jeux des îles de l’océan Indien.

 

Mais ne nous leurrons pas, les Jeux des îles sont, certes, une belle aventure régionale mais à la Réunion, on était bien loin de ce qu’on peut qualifier de «haut niveau». Au lieu de diviser la communauté sportive, ne serait-il pas plus approprié de promouvoir l’excellence sportive ?

 

Les champions du monde toujours en activité, Fabrice Bauluck et James Agathe, méritent bien d’être considérés comme des sportifs de haut niveau à part entière. Sacré pour la première fois champion du monde juniors en 2004, Fabrice Bauluck est toujours le meilleur de sa catégorie. Onze ans plus tard, il est en Serbie pour tenter de conserver le titre de champion du monde décroché chez les seniors en 2013.

 

Venir dire que les sacrifices qu’il a faits pour rester au meilleur de sa forme durant cette décennie valent moins que celles d’un licencié d’une discipline olympique est vraiment indécent. N’est-ce pas une forme de stigmatisation ? De toute façon, combien de sportifs mauriciens brillent et sont aussi constants sur la scène mondiale ? Pas des masses, évidemment.

 

Depuis qu’Eric Milazar, Stephan Buckland et Bruno Julie ont tiré leur révérence, on cherche avec une loupe les traces d’une reconnaissance internationale pour le sport mauricien. Ces trois héros, qui n’ont justement pas pu monter sur le toit du monde, mesurent sans doute la valeur réelle d’un titre de champion du monde. De quelque discipline que ce soit.