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Pratiques totalitaires

22 octobre 2015, 06:35

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C’est un combat de la liberté contre l’arbitraire. Il est long et dur à mener. Souvent, on croit être sur le point de réaliser une avancée pour découvrir finalement que ce n’était qu’une illusion. Ces espoirs déçus de citoyen échaudé nous poussent à nous méfier des récentes promesses du nouveau gouvernement.

 

Le Premier ministre a évoqué, à deux reprises, ces derniers jours la révision des lois définissant les pouvoirs de la police. Mais son prédécesseur faisait souvent les mêmes promesses sans faire le moindre effort pour passer à l’acte et corriger les carences de la loi.

 

Mardi au Parlement, Anerood Jugnauth a réitéré sa volonté d’en finir avec les arrestations arbitraires et illégales. Il a annoncé qu’un Police and Criminal Evidence Act calqué sur le modèle britannique est en préparation. Cette loi vise notamment à éliminer la procédure d’arrestation provisoire. Samedi, à Vacoas, devant les constables stagiaires, il annonçait un recadrage des pouvoirs de la police avec la nouvelle loi.

 

Ces déclarations sont cohérentes, du reste, avec les objectifs que s’est fixés l’alliance Lepep dans son manifeste électoral : «L’aspect abusif et arbitraire du système de ‘provisional charges’ sera éliminé avec l’introduction d’une législation moderne basée sur le modèle britannique du Police and Criminal Evidence Act.» Maintenant, il ne s’agit plus de prêcher mais de débarrasser le pays du système d’inculpation provisoire digne des régimes totalitaires.

 

Ces fameuses charges provisoires permettent à la police de priver un citoyen de sa liberté de mouvement sur la base de vagues soupçons non définis. Et même si au terme de l’enquête, il s’avère que les doutes de la police ne sont nullement fondés, le «suspect provisoire» aura néanmoins subi un lourd préjudice. En termes de sa liberté et de sa réputation.

 

L’aspect le plus rétrograde de cette pratique c’est qu’elle porte atteinte à la présomption d’innocence. Décidément, le pays a attendu trop longtemps. Il est urgent, d’enlever cette tâche de notre État de droit.