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Doux rêveurs

20 octobre 2015, 07:29

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«Mo pa pran l’ordre avek personne», a répondu sèchement le Premier ministre aux journalistes qui l’interrogeaient sur sa réaction à la demande des ONG qui militent en faveur de la méthadone. Anerood Jugnauth qui n’a rien perdu de son franc-parler et de son naturel entendait ainsi exprimer ses réserves par rapport aux injonctions des ONG dans ce qu’il convient d’appeler l’affaire Gayan.

 

Le chef du gouvernement a adopté la même intransigeance face à la demande de l’ONG Mauritian Wildlife Foundation (MWF) d’abandonner l’exercice d’abattage sélectif des chauves-souris. Véritable fléau, ce mammifère est devenu la hantise des propriétaires de vergers. Les gouvernements précédents n’ont pas osé affronter les lobbies écologistes et trouver une solution au problème.

 

D’ailleurs, comme attendu, la MWF s’est vivement opposée à l’exercice en cours et qui vise à réduire de 20 % la population des Pteropus niger, une des 170 espèces de chauves-souris répertoriées à travers le monde.

 

Le gouvernement a tenu bon. Il ne compte pas céder même si les locaux ont sollicité l’appui de l’International Union for the Conservation of Nature (IUCN) dans leur campagne. Entre les producteurs de fruits et le Pteropus niger, le gouvernement a tranché en faveur des premiers.

 

De même, en dépit de leur acharnement contre le projet hôtelier du groupe Currimjee à La Cambuse, le gouvernement n’a pas infléchi sa position et a maintenu son feu vert. Les nombreuses actions des ONG destinées à bloquer la construction de l’hôtel semblent vouées à l’échec. Le Chaland Resort sera construit au coût de Rs 2,7 milliards et créera 300 emplois directs et 600 emplois indirects.

 

Il y a deux facteurs qui expliquent le découplage entre les mouvements associatifs et les décideurs publics. D’une part, en se professionnalisant, ils ont recours à des salariés plutôt qu’à des bénévoles. Donc ils ont besoin de financement et se dépensent beaucoup pour en trouver. De l’autre, ils sont parfois de doux rêveurs qui ignorent les basses réalités économiques.