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Refuser la faim et la misère

19 octobre 2015, 07:36

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Refuser la faim et la misère

«La faim est plus qu’un manque de nourriture, c’est une terrible injustice», a déclaré, samedi, Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, rappelant que 800 millions de personnes en souffrent aujourd’hui. Il visitait, à Milan, l’Exposition universelle à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation.

 

Les journées mondiales contre le refus de la misère et pour la sécurité alimentaire, célébrées ces derniers jours, ont pour objectif de permettre de réfléchir à des solutions concrètes et pratiques. Ce sont surtout des occasions annuelles de réflexion, non pas pour éradiquer la pauvreté (c’est un voeu pieux), mais au moins pour chercher comment la combattre dans la vie de tous les jours.

 

Selon les dernières statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, 11 % de la population mondiale n’a pas assez à manger, au point que la quête de nourriture d’un jour sur l’autre devient, pour cette frange de déshérités, la seule raison de vivre.

 

D’où un appel pour que la prochaine COP 21 se penche également sur la question de la faim dans le monde. Plusieurs mouvements écologistes sont d’avis que les notions de droits humains et de sécurité alimentaire ne sont, pour le moment, pas prises en compte dans ce qui relève de l’accord destiné à être signé en déc embre 2015 pour une application en 2020.

 

Parmi les thèmes clés de la conférence de Paris, l’on recense l’exploitation débridée des ressources limitées de la planète et son impact négatif sur l’environnement, la production non contrôlée des gaz responsables de l’effet de serre générés par l’activité humaine provoquant des dérèglements climatiques avec pour résultat des catastrophes écologiques dont les premières victimes sont les pauvres et les exclus.

 

«On a longtemps fait reposer nos espoirs d’éradiquer la faim sur la seule augmentation de la production agricole. Or, cela ne suffit pas. Comme il y a assez de nourriture pour tout le monde, l’insécurité alimentaire est d’abord une question de pauvreté et d’accès à la nourriture. C’est difficile de régler la question car elle interfère avec les principes de fonctionnement des marchés et pour beaucoup d’États, il n’est pas acceptable d’agir sur la demande», résume Hilal Elver, rapporteur spéciale des Nations unie s, dans une interview dans le Monde.

 

Dans une tribune publiée vendredi dans l’express, l’ancien président de la République Cassam Uteem plaide pour un engagement citoyen afin de faire reculer les traitements discriminatoires dont sont victimes les pauvres. «À la veille de la célébration de la Journée mondiale du refus de la misère, le Mouvement international ATD Quart Monde se félicite de l’adoption par les Nations unies des Objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. Ces objectifs, pour la première fois, s’appuient sur les droits de l’Homme. Ils lient étroitement les politiques qui visent à éliminer la pauvreté et celles qui visent à préserver la planète.»