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À deux vitesses

7 octobre 2015, 07:20

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La stratégie de croissance accélérée souhaitée par les dirigeants du pays va inévitablement se heurter à de nombreux freins au développement. Ces freins seront institutionnels et financiers mais aussi culturels.

 

Considérons, par exemple, le projet de transformation du port. Le gouvernement rêve d’ouvrir un gigantesque chantier s’étalant sur plus d’une dizaine de kilomètres, entre Grande-Rivière-Nord-Ouest et Baie-du-Tombeau, pour doter le pays d’un port efficace pouvant rivaliser avec les meilleurs de la région. Mais, comme prévu, la résistance s’organise.

 

Les deux principaux syndicats du secteur, tout en reconnaissant que le projet est encore embryonnaire, ont manifesté leur opposition. Ils se prononcent d’ores et déjà contre l’arrivée d’un partenaire stratégique et contre l’ouverture du port à des investisseurs étrangers. Pas plus tard qu’hier, un dirigeant syndical a menacé d’entamer une action syndicale si le gouvernement ne lui donne pas la garantie que le port ne sera pas privatisé.

 

Le syndicaliste pense que «le port se porte bien» et s’élève donc contre toute remise en cause du statu quo. C’est une opinion que ne partagent certainement pas ceux qui ont une vision élargie de l’avenir.

 

Xavier Duval annonçait hier au Parlement que l’ambition du gouvernement est de transformer Port-Louis en un Major Logistic and Maritime Hub. Des discussions à cet effet ont déjà été entamées avec Dubai Ports World, troisième opérateur portuaire mondial.

 

Maurice a accumulé beaucoup de retard par rapport à d’autres ports de la région dont ceux de l’Afrique du Sud, du Kenya et de la Tanzanie. Nos infrastructures portuaires sont dépassées et les bailleurs de fonds préconisent la privatisation du secteur pour qu’il puisse contribuer significativement à l’économie.

 

Les spécialistes prévoient de grandes opportunités avec le nombre accru de gros-porteurs qui vont opérer sur les lignes maritimes reliant l’Asie et l’Europe. Il s’agit de ne pas rater ce virage.

 

Du manque de productivité à l’inefficience qui paralyse les administrations parapubliques, en passant par les équipements inadéquats, ils seront nombreux les obstacles sur la voie de la modernisation de notre port.

 

Toutefois, si ce sont les termes «partenariat stratégique» ou «privatisation» qui effraient tant les dirigeants syndicaux, utilisons d’autres expressions à la place. Xavier Duval disait hier qu’une éventuelle «collaboration» avec Dubai Ports World est envisagée.