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Des institutions fortes

1 septembre 2015, 07:45

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Des institutions fortes

Les parlementaires ferment ce matin une longue parenthèse d’inactivité. L’Assemblée nationale n’a pas siégé pendant trois mois. C’est donc la fin des vacances pour les élus et le retour à une vie démocratique normale pour la nation.

 

Du moins, c’est ce que l’on souhaite. Le gouvernement devra soumettre à l’examen des élus ses projets de réformes législatives. L’opposition, pour sa part, doit exercer sa fonction de contrôle. Elle est censée demander des comptes à l’exécutif et veiller à ce que les fonds publics soient utilisés à bon escient.

 

Si chacun respecte ce mode de fonctionnement, les rouages de la démocratie restent bien huilés et le pays en profite. Cela n’a pas toujours été le cas. L’année dernière, l’épisode du «Koz Kozé» avait abouti à la suspension du Parlement pendant de longs mois. L’entente entre le Premier ministre d’alors et son leader de l’opposition dénaturait le Parlement, une institution qui est pourtant le pilier principal de la démocratie. Cette situation était malsaine.

 

Du reste, le respect des institutions est un principe avec lequel on ne transige pas. D’autant plus que nous sommes à la veille d’un décollage économique annoncé. Nous paierons très cher tout manquement à ce principe car les investisseurs sont très sensibles à tout ce qui porte atteinte aux institutions.

 

Pour bien comprendre l’importance d’institutions efficaces, beaucoup d’observateurs citent l’exemple du Rwanda, pays que le Forum de Davos place au 7e rang mondial dans son rapport sur la compétitivité, publié le 13 juillet dernier. Maurice se classe en 39e position.

 

Vingt ans après le génocide, le Rwanda est devenu un exemple de développement réussi grâce à ses institutions démocratiques fortes et indépendantes. Au Rwanda, l’État garantit l’indépendance de la police et du judiciaire et oeuvre pour la promotion d’une presse libre et d’une société civile dynamique.

 

Alors que nos élus reprennent le chemin de l’Assemblée nationale, ils doivent garder en tête la réflexion faite par Obama lors d’une visite sur le continent noir : «L’Afrique a besoin d’institutions fortes, pas d’hommes forts.»