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Qui a peur de la transparence ?

20 août 2015, 08:26

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Un coup d’accélérateur sera donné à la lutte contre la corruption. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre en début de semaine. Il veut muscler les lois et mettre en place de nouvelles institutions. Face aux failles béantes du système existant, il a raison de proposer des réformes. Mais celles qu’il promet sont inadéquates.

 

En annonçant le renforcement des capacités institutionnelles et celui de l’arsenal législatif, le gouvernement est en train de griller ce qui constitue la première étape de la lutte contre la corruption. Il faut commencer par instaurer la transparence. C’est la base même de la bonne gouvernance. La lutte contre la corruption passe par la transparence.

 

Il n’y aura pas de progrès contre la corruption tant que les citoyens n’ont pas accès à l’information publique. Or, ce droit ne peut être garanti qu’à travers un «Freedom of Information Act». Beaucoup de pays l’ont compris déjà. Le Paraguay est devenu en septembre dernier le 100e pays au monde à adopter une telle loi.

 

L’efficacité de cet instrument est un fait établi. En Inde, par exemple, le «Right to Information Act» a permis de mettre au jour des pratiques frauduleuses à grande échelle et a provoqué la chute de personnalités importantes.

 

Cette même exigence de transparence doit inciter le gouvernement à doter le pays d’une loi significative sur la déclaration des avoirs des politiciens et des hauts fonctionnaires qui détiennent d’importants pouvoirs discrétionnaires.

 

Le plus grand secret entoure la liste des avoirs des parlementaires qui est déposée au bureau de l’ICAC. Pourtant leur publication aurait représenté une avancée considérable dans la lutte contre la corruption. Elle aurait pu limiter l’accumulation des fortunes dans les valises et les coffres-forts ainsi que l’acquisition de villas et de limousines à l’étranger.

 

Si l’accès public à l’information est la clé pour lutter efficacement contre la corruption, la qualité des hommes et des femmes placés aux commandes des institutions de contrôle n’en demeure pas moins un facteur déterminant. Les lois et les institutions ne produiront aucun effet si le clientélisme et clanisme dominent les nominations aux postes de responsabilité.