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Systematic country diagnostic: des plans d’infrastructures qui méritent des réformes

11 août 2015, 16:05

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Systematic country diagnostic: des plans d’infrastructures qui méritent des réformes

Il est de bon ton dans certains milieux d’être… systématiquement contre tout ce que font ou tout ce que recommandent le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, les Nations unies ou d’autres agences du genre. Ils ne sont certes pas infaillibles, mais leur travail est loin d’être négligeable et, pour s’en persuader, il suffirait sans doute d’imaginer l’après-guerre sans leur apport !

 

Un rapport de juin 2015 de la Banque mondiale, le 92703-MU, en 118 pages et quelques annexes, réussit à faire le point sur ce que notre pays a réussi (ou raté) jusqu’ici et note les défis principaux pour notre pays.

 

Les sections sur la pauvreté et les vecteurs économiques sont particulièrement utiles, mais mériteraient sans doute d’être lues de manière complète et dans le texte d’origine. Résumons la situation nationale de …

 

L’eau

 

 

Sous le titre : «Unsustainable infrastructure policies» le constat de la Banque mondiale (BM) est accablant.

 

Ce rapport de 118 pages rappelle par exemple que les trois corps parapublics qui s’occupent de l’eau, soit la Central Water Authority (CWA), la Wastewater Management Authority (WMA) et l’Irrigation Authority (IA) «are failing to collect enough revenue to meet operating costs and new investment, impeding their viability». Résultat ? 55 % de l’eau collectée et traitée ne génère aucun revenu, 31 % étant dû à des pertes techniques (les fameuses fuites dans les tuyaux), mais 24 % étant dû à des pertes dites de nature «commerciales».

 

Ce chiffre de 55 % de l’eau que la CWA ne réussit pas à valoriser jusqu’ici est à comparer avec la Namibie et les Seychelles (environ 12 %) et Sri Lanka, Madagascar, Afrique du Sud et Malaisie, à environ 30 %. La démonstration que l’eau, à Rs 7,16 le m3 en moyenne, est une commodité largement «subventionnée » vient de la comparaison des revenus totaux encaissés, par rapport au revenu national brut (GNI) par tête d’habitant. Contrasté à des pays à économie comparable, Maurice est largement à la traîne, affichant un ratio 16 fois inférieur à celui du Mozambique, cinq fois inférieur à celui de l’Afrique du Sud et même trois fois inferieur à celui des Seychelles. Point de surprise alors que la BM s’inquiète du futur de notre eau, puisque le système actuel «offers little or no incentive to increase the performance of the system».

 

Le choix pour le pays est clair : il y a une corrélation directe entre le prix de l’eau et la viabilité du système et il faut choisir. Plus longtemps l’eau sera à bon marché, plus forte la probabilité du manque de réservoirs, de tuyauterie défaillante, de gaspillage et de coupures. Le point de vue que l’eau peut rester à bon marché et que le budget gouvernemental subviendra aux besoins de la CWA, de l’IA et de la WWA est évidemment illusoire à terme, puisque TOUS les services sont à la course derrière les roupies budgétaires (électricité, éducation, transport, santé, police, etc…) et que celles-ci sont limitées et ne peuvent tout accommoder.

 

La CWA emprunte plus de Rs 1,6 milliard du gouvernement entre 2014 et 2016 et la WMA Rs 2,6 milliards entre 2013 et 2016 pour faire des travaux essentiels. Il faudra bien rembourser, faute de quoi ce sera le contribuable qui paiera… Il faudra donc inévitablement facturer plus cher. La vraie bataille à gagner consistera, par contre, à s’assurer d’une hausse salariale suffisante permettant de payer, mais ancrée sur des citoyens mieux formés et des gains de productivité nationale tangibles et soutenus.

 

Rappelons finalement que l’on estime à 1,233 millions de m3 la quantité d’eau éventuellement exploitable à partir des 3 700 millions de m3 de pluie tombant sur l’ile chaque année, que la demande actuelle se situe à 633 millions de m3 et que la demande estimée en 2050 sera à 725 millions de m3.