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Follow the leader…

25 mai 2015, 07:49

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Et Boolell rentra dans les rangs… Terminées les ambitions de leadership. Finies les demandes tonitruantes de «step down» à Ramgoolam. Les problèmes ont été aplanis, tout a été réglé, dit celui qui se positionnait comme challenger au poste de leader depuis la débâcle du PTr aux dernières élections. Si Boolell avait pu arracher le rôle de porte-parole à un Ramgoolam empêtré dans sa mare aux millions, le voilà aujourd’hui, dans un sursaut d’orgueil, contraint de rendre le tablier de porte-parole, avec le retour du maître. Lui qui disait qu’on ne pouvait être porte-parole indéfiniment n’aura occupé cette fonction que pendant trois mois. Boolell pourra boire son chagrin. Ramgoolam est revenu. Et de quelle manière. Avec la bénédiction de son bureau politique qui applaudit ce retour.

 

C’est là le drame de Boolell. S’il bénéficie d’un large courant de sympathie dans l’opinion publique et chez des partisans rouges, si quelques rares voix du PTr se sont élevées pour demander le départ de Ramgoolam, en revanche, personne au bureau politique (BP) rouge ne prend une position claire et nette en sa faveur. Populaire dans la rue, mais esseulé au square Guy Rozemont. Le manque de soutien à son encontre lors du fameux BP qui a vu l’arrivée surprise de Ramgoolam illustre sa profonde solitude. Si personne n’a levé le petit doigt pour lui alors qu’il se faisait critiquer par les fauteurs de troubles, plus étonnant, personne n’a jugé utile de le mettre au courant de la venue de Ramgoolam, accueilli ce jour-là par des membres souriant béatement – les clichés des photographes de presse faisant foi – au retour (attendu) du chef.

 

Ainsi prend fin la première manche. Ramgoolam sort vainqueur, reprend sa liberté de parole et sa place. Ce faisant, il a repris ses vieilles habitudes et tente d’amuser la galerie avec son show à plusieurs temps : d’abord l’erreur Soornack, le pardon de Veena, cette épouse formidable… Ensuite la condamnation sans réserve (quelle sincérité !) de ces personnes qui ont fait du désordre et ont été grossiers avec Arvin Boolell. Mais plus important pour Ramgoolam, tracassé par ses ennuis judiciaires, il reprend son rôle de chef – démonstration de force pour bien démontrer qu’il est entouré – et annonce que le PTr ne participera pas aux élections municipales. Et qu’importe s’il prend ainsi à contre-pied le même Boolell qui se voyait déjà diriger la bataille des municipales. Ainsi, Ramgoolam opte pour la tactique politique face au jeu démocratique que représente une joute électorale. Et il n’expose pas le PTr à une éventuelle deuxième lourde défaite, prive par extension l’Alliance Lepep d’une campagne centrée autour de ses déboires et tue dans l’œuf toute ambition d’Arvin Boolell de faire ses preuves comme un probable successeur lors des meetings, rassemblements et manifestations habituels autour d’une campagne municipale.

 

Du coup, Boolell, qui a retrouvé sa place initiale à la gauche du chef, n’a pas beaucoup d’options. Contrairement à Ganoo, qui a quitté le MMM en entraînant pas mal de dirigeants avec lui, le fils de sir Satcam Boolell, dont l’attachement émotionnel au PTr n’est pas un secret, sait que s’il claque la porte rouge, il risque, pour sa part, de se retrouver tout seul. Serait-ce la raison pour laquelle il a décidé de revoir ses ambitions à la baisse et de rentrer tout simplement dans les rangs ? Ou l’éternel second préfère-t-il parier sur le long terme, en attendant son tour avec à la clé un procès qui privera définitivement Ramgoolam de son fauteuil ?

 

En tout cas, pour l’heure au PTr, tous indistinctement semblent vouloir follow leur leader…