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Une histoire de page tournée…

27 avril 2015, 10:30

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Ce qui est amusant avec Bérenger, c’est la rapidité avec laquelle il tourne les pages ! À ce rythme effréné, il faudrait craindre qu’il ne lui reste bientôt plus de livre. Ainsi, à peine avait-il tourné la page de la triple démission Lesjongard/Barbier/Sorefan, qu’il menaça de sanctionner Obeegadoo et Ramano (qui ont le mérite d’avoir partagé leurs opinions franchement à l’intérieur des instances du parti) avant de finalement opter pour la fameuse page tournée. Une posture qui a permis au leader mauve d’éviter les contestations internes face à un leadership d’un autre temps dont lui seul a le secret. Tout en minimisant la crise qui a pris naissance après la mauvaise analyse du rendez-vous manqué de décembre dernier où Bérenger, après avoir tourné hâtivement la page rouge peu après les résultats du scrutin, avait conclu à la faute de Ramgoolam, unique responsable à ses yeux de l’échec des législatives. 

 

Cette fois, c’est la page Ganoo/Ramano/Bumma que le leader a tourné depuis mercredi dernier. Avec tristesse, n’a-t-il pas manqué de commenter. En oubliant juste de préciser que c’est lui-même qui a provoqué ce triple départ. À moins qu’il fut complètement déconnecté de la réalité (ce qui est une sérieuse option), il semble impensable que le leader mauve n’ait pas envisagé ce dernier chapitre des trois ex-membres qui viennent de tirer leur révérence du MMM. Il n’a quand même pas cru qu’après avoir suspendu Ramano et Bumma, et après avoir déclaré qu’il n’excluait pas Ganoo dans la décision qu’il allait prendre, que les trois hommes allaient attendre tranquillement la sanction du maître.

 

D’autant que le leader du MMM avait durci le ton en dénonçant les rencontres avec les démissionnaires, un flirt qui lui a fait voir un complot contre lui. Après les complots antérieurs de la presse «hystérique» et des francs-maçons bezer, cette fois il y aurait une conspiration pour lui faire perdre son siège de chef de l’opposition.  Oui, on peut rire : celui qui a régulièrement illustré la trahison – le dernier exemple en date étant le morceau de gâteau dans la bouche de SAJ tandis qu’il concluait une alliance avec les rouges - ne veut pas faire les frais de ce qu’il pratique et sanctionne donc, dès les premiers soupçons, ceux qu’il accuse de lui être infidèles. Comprenez ceux qui ont une divergence d’opinion, qui ont compris – tardivement certes – que c’est d’abord la faute des dirigeants du MMM si le parti a lamentablement échoué le 10 décembre dernier et que les Mauves vont droit dans le mur avec sa gestion business as usual s’il n’y a pas un véritable sursaut et une analyse en profondeur de ses déboires.

 

Mais regarder la situation droit dans les yeux n’est pas au goût d’un Bérenger qui veut, comme d’habitude, se complaire dans ses conclusions où tout le monde a tort sauf lui. Scène pathétique d’un leader englué dans son égo, incapable de se remettre en question, de tirer des leçons des événements passés et qui accuse le monde entier de tous les maux, en s’accrochant désespérément à son fauteuil de leader, quitte à tirer une balle, ou plutôt plusieurs, dans la jambe d’un MMM qui se meurt à petit feu.

 

Là où l’on attendait une salutaire reconstruction sur les décombres mauves, Bérenger promet un énième «nouveau départ», approuvé par les yes men qui l’entourent. Dans tout ce désordre, ce sont les militants qui ne se retrouvent plus. Entre le MMM, l’aile dissidente qui se matérialisera en un nouveau parti et le Mouvman Liberater qui accueille déjà en son sein pas mal de déçus, sans compter le PMSD qui n’arrête pas de leur faire des appels du pied, les partisans mauves sont perdus. Quelle page tourneront-ils à leur tour ?