Publicité

The evil that men do …lives on after them.

3 mars 2015, 08:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

The evil that men do …lives on after them.

Une citation très à propos. Ces derniers dix jours, l’Etat islamique a détruit, en Irak, deux joyaux du patrimoine culturel mondial : le musée de Mossoul et les ruines assyriennes de Nimroud. Ces destructions suscitent une vague d’indignation autour du monde. Avec un hic : la destruction du patrimoine culturel ne fait pas encore partie de la liste des «crimes contre l’humanité».

 

L’objectif est clair : rayer tout ce qui ne correspond pas à la vision religieuse des groupes djihadistes.

 

Il y a une volonté d’éradication du passé comme si on voulait refaire l’humanité à neuf. Et créer une société nouvelle où l’image, considérée comme une forme d’idolâtrie, devient un interdit. Digne de la célèbre querelle des images de Byzance…

 

Pour ceux qui comprennent l’importance de l’histoire de l’humanité, la destruction au bulldozer d’une cité antique est d’une violence qui s’attaque à notre nature profonde. Le mal qu’on commet aujourd’hui sera une tare dont on paiera le prix plus tard.

 

Au Mali, en Irak, et ailleurs, la situation actuelle est dominée par l’idée de revanche. Dans la résurgence d’un fanatisme religieux dangereux et primaire, on trouve un esprit de vengeance pour lequel les erreurs et les méfaits passés servent de modèle. C’est comme si les crimes du pernicieux obscurantisme chrétien d’il y a dix siècles pouvaient justifier la violence dégradante du monde d’aujourd’hui.

 

Dans un tel esprit, les crimes de la chrétienté aux temps des croisades font toujours de l’ennemi occidental un «crusader». Justification ou prétexte, il n’en reste pas moins que cette violence est le reflet de crimes antérieurs ; ceux-là qui, le 12 mars 2000, firent le pape d’alors demander pardon pour deux millénaires de crimes contre l’humanité. Lui, il eut l’honnêteté de le reconnaître, ce qui n’empêche que nous n’avons pas fini de payer les conséquences : The evil that men do…

 

Huit croisades, entre 1099 et 1270, prêchées par des papes dont deux se nommaient Innocent III et IV (what’s in a name?) n’étaient pas les seuls crimes en question lors de ces aveux ; au nom d’une vérité supérieure, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie furent évangélisées par le sabre et la poudre. Et un sentiment fort de «victimisation» perdure dans le monde pour décupler les rivalités.

 

Ce qui se passe en Irak doit être stoppé au plus vite, car sinon notre mémoire à tous finira par s’effacer pour de bon…