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Droits de l’enfant: davantage de moyens pour les citoyens de demain !

20 novembre 2014, 21:50

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Nous célébrons ce jeudi 20 novembre, la journée internationale des droits de l’enfant. Les enfants ne sont pas des électeurs, pourtant leur voix mérite d’être entendue ! Les enfants d’aujourd’hui incarneront les citoyens, les employés, les enseignants, les entrepreneurs, les parents…  de demain, donc l’avenir du pays ! 

 

Le manque d’investissement aujourd’hui sur leur santé physique et psychologique, leur éducation,  leur épanouissement, la transmission des valeurs et de la culture mauricienne, le respect de leur dignité (vu la violence qui leur est trop souvent infligée) se feront sentir plus lourdement demain sur la délinquance, le chômage, le produit intérieur brut, le bonheur intérieur brut, l’image et l’attrait de notre pays… 

 

Un gouvernement moderne a le devoir d’investir en priorité stratégiquement sur sa jeunesse, même si ce n’est pas elle qui l’élit (!), en créant par exemple un Ministère dédié uniquement aux enfants et aux problématiques qui les concernent. Un Ministère tenu par des personnes qualifiées.

 

Même si le KDZM reconnait tout ce qui a été réalisé comme progrès dans la protection des enfants à Maurice, nous tenons à dénoncer le manque de prise en compte du Gouvernement envers les mineurs et les nombreuses limites à l’application concrète de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant à Maurice. Pour rappel, Maurice, pays signataire de cette convention depuis 1990.

 

Les abus aux Droits de l’Enfant ont été mis en relief dans un shadow report rédigé par le Kolektif Dwra Zanfan Morisien présenté au Comité des Nations Unies à Genève par deux représentants de la société civile mauricienne en juin 2014.  

 

Récemment ce rapport a été mis en ligne et peut être source d’inspiration pour de nombreux articles et débats. Ce rapport rédigé par 15 ONG*, le Département de Psychologie et Counselling de L’Institut Cardinal Jean Margéot et des experts du domaine de l’enfance traite, entre autres, des conditions de réhabilitation des enfants détenus, du manque de coordination et de ressources humaines spécialisées en matière de protection des enfants victimes d’abus (physiques, sexuels ou psychologiques), du manque de moyens pour l’éducation spécialisée (mineurs porteurs de handicaps divers, dont l’autisme) et alternative (élève en échec scolaire), de la problématique de l’adoption d’enfant locale et internationale, des difficultés affectant les enfants en situation de rue, des lacunes du système de santé pédiatrique (diabète…) et pour les adolescents (accès à la contraception, addictions…), de l’encadrement insuffisant des jeunes filles en situation de grossesse précoce… 

 

Dans un souci de travailler en collaboration avec l’Etat, le Kolektif a adressé un courrier à tous les parlementaires pour une rencontre, en juillet dernier.

 

De tous les courriers envoyés, seuls l’ancien leader et deux députés de l’opposition se présentant aujourd’hui comme candidats aux élections; le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques ; le Solicitor Generalde l’Attorney General’s Office ; et un ancien Ministre qui se représente comme candidat aux élections ont souhaité rencontrer les membres du Kolektif. 

 

Par ailleurs, le Deputy Chairperson du National Preventive Mechanism Division de la National Human Rights Commission Mauritius, Maître Hervé Lassémillante a souhaité une grande collaboration avec le KDZM et plusieurs réunions de travail ont déjà été organisées à cet effet.

 

En janvier 2015, L’Etat mauricien devra répondre auprès du Comité de Genève sur les avancées en matière de Droits de l’Enfant. Gageons que le manque de collaboration avec la société civile fera l’objet de quelques questions des experts internationaux… 

 

Espérons que d’ici là, un Ministère des Enfants avec des ressources humaines qualifiées et un budget conséquent sera créé. Aujourd’hui, seulement 20 % du budget du Ministère de l’Egalité du Genre, du Développement de l’Enfant et du Bien-Etre de la Famille est alloué à la protection de l’enfance.

 

Le Kolektif Dwra Zanfan Morisien espère qu’à l’avenir les budgets alloués aux différents ministères et institutions concernés par la protection et le développement de l’enfant seront plus conséquents pour assurer une meilleure prise en charge des enfants mauriciens, tant sur le plan de l’éducation, que du handicap, de la santé, de la prévention de la violence… Et que ces différents axes prioritaires seront vraiment au cœur des actions du prochain Gouvernement, avec qui le KDZM sera prêt à collaborer en tant que partenaire éclairé dans la construction de notre société. La mission du KDZM ne se limitant pas à la rédaction de rapport, puisque ce collectif travaille entre autre sur la conception de stratégie à court, moyen et long termes pour les différentes problématiques affectant les enfants.

Enfin, le KDZM souhaite que le Gouvernement facilite le décaissement des fonds CSR (Corporate Social Responsibility) notamment à destination de la protection, de l'éducation, de la santé et du développement de l'enfance, y compris les fonds des entreprises non attribuées directement aux ONG mais versés à la MRA (donc au budget total de l'Etat), qui ne contribuent pas actuellement au développement social du pays.

 

*SOS Papa, LEAD, SAFIRE, Caritas, SOS Children's Villages Mauritius, T1 Diams, Chrysalide, APEIM, ANFEN, Kinouété, Pédostop, Autisme Maurice, Open Mind, CUT et PILS.