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Bollyfoot business

24 octobre 2014, 11:10

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Le football, et ce n’est un secret pour personne, est devenu un business… que l’île Maurice peine à développer. Avec l’avènement de la «Professional Football League Mauritius», des graines ont été semées et Dieu seul sait si la récolte sera fructueuse quand viendra le temps des vendanges.

 

L’Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde avec 1 252 millions d’habitants a, quant à elle, lancé son «Indian Super League» le 12 octobre dernier. Le but, vulgariser le football où le cricket est roi. La formule a été bien pensée. Attirer des vedettes de la «Premier League», vieillissantes certes, mais auxquelles les supporters indiens s’identifient tout en privilégiant le patriotisme avec l’inclusion de quatre joueurs nés dans la ville de la franchise.

 

Le coût d’un tel projet a été amorti par les entreprises internationales et le soutien de riches indiens. Entre deux et trois millions de dollars la franchise et un chèque avoisinant les 500 000 euros pour une star du foot mondial, ce n’est pas donné. Avec une large diffusion télévisée et des recettes publicitaires importantes, les retombées économiques peuvent être non-négligeables, sachant que cette ligue ne dure que deux mois. D’une part, pour limiter le fiasco, si jamais c’en est un et, d’autre part, pour créer de l’intérêt.

 

Comme le football est universel, ce projet indien paraît séduisant. Bon nombre d’anciens footballeurs professionnels n’ont pas hésité à y adhérer, au-delà de l’aspect financier. L’aspect exotique est aussi un facteur déterminant dans le choix du footballeur en fin de carrière. Une idée sur laquelle devraient se pencher les têtes pensantes de la «Professional Football League Mauritius»…

 

Mon souhait : que ceux qui s’en servent, servent le football si profits il y en a. Car, il faut le rappeler, un Indien sur trois vit toujours avec moins de 1 dollar par jour. Selon Alberto Alesina, économiste italien, qui a principalement travaillé dans le champ de l'économie politique et enseigne actuellement à l'université d’Harvard, le capitalisme entraînerait à terme une concentration de richesses au sein d'une part de la population de plus en plus réduite, et une paupérisation du reste de la population. Un contrôle et une redistribution via l'intervention de l'État seraient alors nécessaires.

 

De notre lucarne, à Maurice, notre énième projet de relance du football – plus modeste – débute ce dimanche avec déjà, un espoir, remplir les stades, hurler, chanter, se chambrer, bref, redonner à notre football, ses lettres de noblesses. À défaut de profits, on aura gagné du bonheur. Et ça, ça n’a pas de prix !