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Heureux corrompus

29 septembre 2014, 07:58

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L’affairisme d’État est devenu, ces dernières années, un problème majeur à Maurice. Son ampleur est une conséquence directe de l’impunité quasi-totale dont bénéficient les auteurs d’actes de corruption chez nous. Aucun politicien, ni aucun personnage proche du pouvoir, ne s’est retrouvé derrière les barreaux pour corruption. Cette situation est comparable à celle qui a longtemps prévalu en Inde. Sauf que l’ère de l’impunité y a pris fi n avec l’alternance survenue en mars dernier. La gouvernance irréprochable promise par Narendra Modi se met en place.

 

Ainsi, depuis deux jours, une grosse pointure de la politique indienne est incarcérée dans une prison de haute sécurité. Elle a été condamnée à purger une peine de quatre ans pour corruption. Cette politicienne en vue, c’est la chef de l’État du Tamil Nadu, Jayalalithaa Jayaram. En outre, elle devra payer une amende s’élevant à un milliard de roupies indiennes.

 

Ce dénouement intervient après une procédure judiciaire qui a duré 18 ans tout de même. Plus précisément, la justice reprochait à la ministre en chef d’avoir amassé une fortune disproportionnée par rapport à ses revenus. Ses avoirs sont estimés à plus de 325 millions de nos roupies.

 

À Maurice, une personnalité qui s’est enrichie de manière aussi indécente ne sera jamais inquiétée par la justice. D’abord parce que les puissants ont toujours la faculté de passer à travers les mailles du filet dans notre République mais aussi en raison des lacunes de la loi anticorruption, la PoCA. Cette loi n’accorde pas à l’ICAC le pouvoir d’enquêter sur l’enrichissement illicite d’un présumé corrompu. La Commission doit absolument réunir les preuves d’un acte de corruption avant d’intenter des poursuites à quiconque.

 

Les corrompus locaux peuvent donc dormir tranquille. D’autant plus que dans sa sagesse, l’éventuel Premier ministre de la seconde République, Paul Bérenger, a déclaré qu’il ne s’intéressera pas aux scandales du passé, préférant avoir le regard tourné vers l’avenir.