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Blanc bonnet et bonnet blanc

14 septembre 2014, 17:23

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D’un coté, voici donc deux leaders qui veulent arriver au pouvoir coûte que coûte, quitte à ce que l’un d’eux oublie les scandales dénoncés à cor et à cri, qui désormais, font partie du passé. D’après les dernières nouvelles, il importe de regarder l’avenir teinté de rouge et de mauve ensemble… et de nettoyer le pays en compagnie de ceux-là même qui, nous disait-on, l’avaient couvert de salissure. Le message aux militants qui ratifieront l’alliance MMM-PTR lors de l’assemblée des délégués mauves ce dimanche ? Ayez la mémoire sélective et passez en mode amnésie… Il y va de l’intérêt d’un futur pays-phare, un pays modèle où l’on approfondit la démocratie en concoctant une alliance entre gouvernement et opposition. D’un coté, donc, Ramgoolam et Bérenger, ensemble, sans aucune décence, tablent sur un calcul mathématique (électorats mauve + rouge) pour gagner les prochaines élections en profitant d’un last ‘First past the Post’.

 

Mais de l’autre côté, quelles sont nos alternatives ? Voyons d’abord le bloc MSM-PMSD-ML. Même si l’on peut admettre qu’on entre dans une bataille électorale pour gagner et que les trois partis ont réuni leurs forces dans le but de créer une dynamique, on peut se demander ce qui différencie ce bloc de celui des Rouges et Mauves. Ne sommes-nous pas là aussi devant des partenaires qui, hier encore, se critiquaient mutuellement ? Si l’on n’adopte pas l’«amnésie attitude» souhaitée par les leaders, on ne peut oublier que Xavier Duval a, jusqu’à tout récemment, fait partie du gouvernement Ramgoolam qu’il dénonce (dans l’express d’hier) depuis comme un assoiffé du pouvoir. Allez savoir pourquoi il a accepté d’être en alliance avec les travaillistes pendant 15 ans.

 

Le parti soleil, qui joue les vierges effarouchées, gagnerait également à bien étudier son reflet. S’il a jugé utile de diffuser un clip, vendredi dernier, à Cité-Mangalkhan, montrant Bérenger et Ramgoolam se critiquant l’un l’autre, il doit savoir qu’il serait très facile pour ses adversaires de retrouver des images sur lesquelles SAJ ou Pravind Jugnauth critiquent/encensent, au choix, Ramgoolam et Bérenger. Ces archives-là témoigneraient également d’un épisode inédit de l’histoire du MSM, qui nous avait joué le spectacle d’une opposition loyale pour décrocher son ticket de loterie (ainsi parlait Pravind Jugnauth) et gagner le gros lot que représentait alors, à ses yeux, un accord PTR-MSM-PMSD.

 

Cela dit, à quoi assiste-t-on actuellement avec les rencontres entre les différents leaders des partis d’opposition ? Xavier Duval souhaite récolter 25 tickets pour le PMSD avec une formule 35-25 visant à séduire les partisans des Bleus et une frange de l’électorat MMM. Mais le MSM, la locomotive autoproclamée, ne semble pas disposé à laisser autant de tickets à ses éventuels partenaires d’alliance.

 

Tout ça pour dire que, jusqu’ici, le peuple attend toujours le programme détaillé des deux blocs qui ont la prétention de nous gouverner, nous diriger dans un avenir proche. Mais Anne, ma soeur Anne, comme d’habitude, le programme n’est pas une priorité et ne sera peut être encore une fois qu’un chapelet de bonnes intentions susceptibles d’arracher des petites croix le jour du scrutin.

 

Hormis ces deux principales formations dont les personnages font la pluie et le beau temps politique depuis trop longtemps à Maurice, il y a certes ces petits partis qui sont sortis de terre. Si ceux-là sont plus présents sur la Toile que sur le terrain, on se demande ce qu’ils attendent pour nous présenter les candidats qui brigueront les suffrages sous leurs ombrelles ainsi que leurs projets (détaillés) de société et les explications pédagogiques visant à faire de Maurice un pays meilleur. Pas nécessairement phare ou modèle, mais un pays plus juste où il fera bon vivre pour les Mauriciens…

 

Entre blanc bonnet, bonnet blanc et ces petits partis qui, pour l’heure, peinent à nous convaincre, le Mauricien lambda se demande pour qui il faudra voter tant le politique est décrédibilisé….