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Bien national

2 septembre 2014, 07:35

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Entre le discours et l’acte, il y a un grand décalage chez la plupart de nos politiciens. Au fil du temps, le public a fini par s’en accommoder. On  met cette hypocrisie sur le compte de la démagogie ordinaire. Mais il y a une incohérence que l’on ne saurait passer sous silence. Dans  ce cas, le contraste entre la parole prêchée et les actions de terrain est trop saisissant pour qu’il nous laisse indifférents.

 

Il s’agit d’une initiative venant d’un organisme parapublic tombant sous la tutelle du ministère des Arts et de la Culture, le Morne Heritage Trust Fund. Le président de cet organisme, l’ex-candidat travailliste Edley Chimon, a invité, samedi dernier, à une réunion sur le thème du patrimoine, des organisations choisies sur une base ethnique.

 

Dans une lettre officielle adressée à la presse, l’événement est ainsi présenté : «Mr Edley Chimon, Chairperson Le Morne Heritage Trust Fund is meeting all Kreol associations  regarding land issue-Le Morne Cultural landscape World Heritage Site» Il faut vraiment n’avoir aucune notion du bien collectif pour penser que seul un groupe de Mauriciens pouvait s’intéresser à la sauvegarde du patrimoine national. D’ailleurs, la montagne du Morne est non seulement un site ayant une importance fondamentale dans notre histoire mais elle est classée depuis cinq ans comme patrimoine mondial de l’Unesco. Les sites du patrimoine mondial appartiennent à tous les peuples du monde, pas à un groupe exclusif.

 

La gestion du Morne est confiée aujourd’hui à des politiciens qui n’ont pas compris à quoi correspond la notion de bien national. Ces politiciens n’ont pas le droit de transformer ce haut lieu de la mémoire de la traite négrière en un instrument servant leurs intérêts électoralistes.

 

S’ils tenaient à la consolidation de la nation, ils auraient mis l’accent sur l’histoire de nos luttes communes ou celle de nos efforts communs. Pas sur l’histoire parallèle et séparée des groupes.