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Monologue de sourde

20 août 2014, 08:48

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Il n’y a pas plus sourde oreille que celle qui ne veut pas entendre. Et quand on est hystérique – et qualifiée de vulgaire en plus, comme l’a fait remarquer un auditeur de Radio Plus, hier, à l’honorable Nita Deerpalsing – on ne peut pas débattre. Raison pour laquelle le rédacteur en chef de l’express, Raj Meetarbhan, manifestement déçu, s’est excusé auprès des auditeurs du «Grand Journal». Car en face de lui, il y avait une excitée du micro qui a choisi de fuir le fond du débat en lançant insultes, mensonges et fantasmes, comme si elle faisait un meeting.

 

C’est quoi le fond du débat qui nous intéresse à l’express, soit celui sur la démarcation entre vie privée et intérêt public ? En faisant le choix de publier les photos de Navin Ramgoolam et de Nandanee Soornack, l’express a, d’emblée, fait comprendre que ces deux personnes ont le droit de s’amuser comme bon leur semble et que ce n’est certainement pas à nous de leur faire la morale. Si nous voulions verser dans le voyeurisme, nous aurions publié les vidéos qui sont en notre possession. Vidéos, photos et autres documents que nous n’avons pas achetés et que nous stockons dans le «Cloud» – donc pas lieu d’envoyer les gros bras pour saisir quoi que ce soit !

 

Loin des rumeurs, nous avons mis en avant des faits concrets et visibles pour faire la lumière sur les liens entre le pouvoir politique (incarné par le Premier ministre) et le succès phénoménal en affaires de Nandanee Soornack. Notre décision est motivée en droit par une interprétation jurisprudentielle de l’article 9 du Code civil français (qui est similaire à l’article 22 de notre Code civil), selon laquelle «l’atteinte à la vie privée est justifiée par l’exercice de la liberté d’expression lorsqu’elle est nécessaire à la compréhension d’un événement public, d’un fait d’actualité ou d’un débat d’intérêt général avec lequel la personne concernée est en lien direct».

 

S’il fallait attendre que la police, l’ICAC ou la MRA nous apportent des preuves des «intimate connections» de Nandanee Soornack, qui lui ont permis des «favours at the hands of state-controlled agencies which have led her, within a relatively short time, to move from a relatively modest condition to that of a very successful businesswoman», comme le souligne le jugement de la Cour suprême, émis le 6 février 2013... Jugement qui a mis fin au «Gagging Order» réclamé par Nandanee Soornack contre les groupes La Sentinelle et Le Mauricien. Si la plus haute instance de justice de notre pays a refusé de cautionner la tentative de la femme d’affaires de bâillonner la presse libre, au nom de quelle loi ou de quelle éthique devrions nous taire les relations entre le Premier ministre et l’activiste rouge qui a bâti un empire financier en six ans ?

 

***

 

PS : Hier, l’honorable Deerpalsing a faussement insisté, plus d’une fois, que le conseil d’administration de La Sentinelle Ltée comprenait des «barons sucriers» et des membres de l’«oligarchie sucrière», ce qui expliquerait son «agenda» – (soulignons qu’elle ne peut plus alléguer que nous sommes à la solde du MMM, comme elle aimait bien le faire avant !). Citons le dernier rapport annuel de La Sentinelle Ltée, au 30 juin 2013, pour confirmer que les directeurs étaient Mme Maryse Ladégourdie, M. Jacques Forget, M. Denis Ithier, M. Philippe Alain Forget, M. Lindsay Rivière et M. Jean-Michel Félix qui n’ont rien du profil qui conviendrait à Mlle Deerpalsing. On peut aussi indiquer que La Sentinelle Ltée est une compagnie publique qui a plus de 300 actionnaires, que le plus important actionnaire possédait alors 17,681 % des actions (Philippe A. Forget), suivi de la BAI (Mtius) avec 12,414 % et que pour célébrer son 50e anniversaire en 2013, le capital a été ouvert pour la seconde fois de son histoire à son personnel (la première fois, c’était en 1963, lors de sa fondation), cette fois-ci avec diverses incitations, dont un escompte sur le prix des derniers achats/ventes de 33 %.