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Fini la récré !

8 juillet 2014, 10:09

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Fini la récré !

Au risque de paraître un peu rabat-joie, le meilleur de la Coupe du Monde est peut-être derrière nous. ‘Exit’ James Rodriguez et Neymar. Fantaisie et samba. ‘Enter’ deux matches pour marquer l’histoire. Tactique et calculs. Adieu spectacle, bonjour l’ennui. Au premier tour en feu d’artifice a succédé des 8e accrochés mais enlevés (5 prolongations en 8 matches), puis des quarts cadenassés. Le 0-0 sera-t-il en vigueur ce soir et demain ? Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, c’est ce qui nous pend au nez !

 

Je ne sais pas pour vous, mais c’est désolant. Voir des artistes disparaître et des laborieux sur le devant de la scène c’est tirer une balle dans le pied du beau jeu. Comme dans toute chaîne il faut des porteurs d’eau certes, mais ils ne peuvent se substituer aux créatifs. Sinon, que reste-t-il du spectacle ?

 

D’une part, James Rodriguez nous a enthousiasmé par son toucher de balle velouté, ses exploits techniques balle au pied. Ses larmes ont touché le monde après la sortie de piste des Colombiens. Après pareille mise en bouche, on a envie de vite revoir le jeune soliste monégasque au plus haut niveau. En Ligue des champions ?

 

D’autre part, Neymar symbolise le Brésil qui gagne. Capable des gestes les plus fous, il ne se contente pourtant plus d’amuser la galerie : il incarne l’efficacité de la Seleçao. Un vilain geste (dans le feu de l’action semble-t-il) l’a pourtant privé d’un destin à la Pelé.

 

Sans lui, ce Brésil-Allemagne n’aura pas du tout la même saveur. On parle de Bertrand ou Willian pour le remplacer. La bonne blague ! Sans Neymar, une partie de la magie s’est résolument estompée. Le fils du sol, qui a volontairement retardé son départ en Europe (sur conseil de Pelé), incarne le Brésilien dans le vent à qui tout réussi. Adieu donc au romantisme, place au pragmatisme.

 

Ce soir, la Mannschaft défie un pays. Tactique et calculs risquent de gâcher la fête. Synonyme de prolongations et de penalties ? En espérant que le verdict ne découlera pas d’une mascarade où l’enjeu aura tué le jeu. Mais vu le profil des quatre derniers candidats au titre, il n’y pas de folles envolées lyriques à attendre non plus. Sauf si le Messi se manifeste enfin demain.