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Et bérenger découvre la Rolls Royce…

15 mai 2014, 11:20

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Au jeu de la vérité si je mens, illustré à travers le défi lancé hier par Bérenger à Ramgoolam sur la déclaration de ses avoirs, deux lectures s’imposent. La première : le leader mauve découvre qu’il s’est fait berner (consciemment ? comme l’a dit Collendavelloo) par le Premier ministre sur tous les plans : réforme électorale, alliance (surtout) PTr-MMM favorisée par la soi-disant concrétisation du projet de deuxième République… Et tout ça débouchant sur un lourd dommage collatéral : secousses au sein du Remake (ici, il n’y a jamais eu de chemistry, semble-t-il), alliance devenue aujourd’hui chose du passé, aux yeux de Bérenger malgré les appels désespérés de SAJ.

 

En réplique donc à Ramgoolam, qui s’est révélé meilleur stratège que le machiavel Frank Underwood de la très suivie House of Cards, Bérenger tente d’atteindre le PM sur un sujet populaire qui ne peut qu’intéresser lepep admirab, de plus en plus choqué par le train de vie de certains/es hommes/femmes au pouvoir : la déclaration des avoirs des politiciens. En lançant ce défi au Premier ministre qui, classe oblige, roule, lui, en Rolls Royce à Londres, Bérenger tente de redorer son image de leader de l’opposition qui a pris un sale coup ces dernières semaines, les militants n’hésitant plus à le critiquer ouvertement. Ce faisant, il veut faire croire qu’il fera donc son travail «kare kare» à l’Assemblée nationale, répondant ainsi au démissionnaire Ivan Collendavelloo qui se demandait si le leader de l’opposition aura le courage de poser une question parlementaire sur la Rolls Royce du Premier ministre.

 

D’où le fait que le leader du MMM n’a pas hésité à attaquer vigoureusement, allant jusqu’à affirmer qu’une fausse déclaration des assets peut conduire à la prison. En faisant cette sortie, le leader l’oppostion tente de durcir le ton, démontrant ainsi à Ramgoolam que lui aussi détient quelques cartes en main, tout en laissant deviner que les ponts sont définitivement coupés avec le PTr et que le leader de l’opposition est bel et bien de retour. Sauf qu’à force d’être intelligents, certains finissent, parfois, par prendre les autres pour des imbéciles. Et c’est là la deuxième lecture : ce défi lancé par le leader mauve pourrait participer à une opération de camouflage visant à dissimuler les tractations PTr-MMM.

 

Ainsi donc, en coulisses, les fameuses «personnes interposées» continueraient, à koze koze avec Ramgoolam, – qui déteste les fuites d’information, n’est-ce-pas ? – le temps de trouver LA formule qui mettrait tout le monde d’accord sur la réforme électorale et une éventuelle alliance rouge-mauve. Pendant ce temps, Bérenger et les siens joueraient pleinement leur rôle, du moins officiellement. Car sinon, comment l’opposition parlementaire justifierait-elle sa présence à l’Assemblée nationale si elle est prise en flagrant délit de négociation avec le pouvoir ? À deux jours de la rentrée parlementaire, le leader du MMM, tente ainsi de reprendre son jeu de rôle, en lissant l’image brouillée et complètement décrédibilisée de son parti ces dernières semaines. D’autant que ce n’est pas uniquement la base militante qui est déroutée : l’incompréhension a aussi gagné le bureau politique mauve, dont les membres en feraient les frais sur le terrain,  nous rappelle notre collègue Jean Yves Chavrimootoo, dans les colonnes de l’express d’hier matin.

 

Conclusion : les trois semaines de congé parlementaire (totalement inutiles selon une bonne partie de l’opinion) ont permis à Ramgoolam et Bérenger de se mettre d’accord pour des élections anticipées prévues initialement en juin paraît-il avant de découvrir leur désaccord sur la question du partage de pouvoir. Retour donc à la case départ en attendant que chacun donne sa propre version de la vérité si je mens….