Publicité

«Quand j’entends Choonee…»

13 août 2010, 07:48

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Début octobre 2009, il y a eu au Mauritius Institute of Education un événement culturel d’une rare intensité. Du moins pour ceux qui ont pu assister – et participer – à la pièce Mahadevbhai, qu’a montée Ashish Beesoondial.

Cette pièce, écrite par Ramu Ramanathan, s’inspire du journal de Mahadev Desai, secrétaire de Gandhi. Ashish Beesoondial y interprète huit personnages, la trame tournant autour de la vie et de l’œuvre de la Grande Âme.

Evidemment, il y est beaucoup question de tolérance. Mais point de discours philosophiques. Au contraire, cette pièce interactive est divertissante, avec musique, chants et distribution de laddoos et de sherbet.

Un chouïa iconoclaste même…

Passons sur l’invitation faite par l’acteur à la directrice de l’austère institution de formation de profs à s’asseoir en tailleur pour bello un roti. Arrêtons-nous plutôt sur la mise à distance par rapport aux conflits qui traversent l’Inde (et Maurice). Un sacré coup de pied au fameux «tissu social fragile», qu’aiment tellement évoquer nos politiques.

Evidemment, ce type de dérision n’est pas fait pour les esprits obtus.
Ce qui précède n’est pas un préambule à un discours sur l’art, la culture ou le théâtre, ni même pour évoquer le sort fait à la pièce de Gaston Valayden par des ignares.

C’était seulement un rappel des belles choses qui existent dans ce pays.
Pour se souvenir que nos compatriotes sont doués et qu’avec peu de moyens, ils parviennent à faire de grandes choses. Et que quand on aime, on peut dire à ceux qui tiennent les cordons de la bourse qu’ils peuvent aller se faire voir…

Une pièce de théâtre n’est pas vraiment susceptible de bouleverser l’ordre du monde. D’autant plus qu’au bout d’un certain temps, on ne se rappelle plus que de quelques citations, les attribuant parfois à des personnes réelles.

Comme pour le fameux : «Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver», qu’on impute wrongly aux nazis Göring ou Goebbels, alors que c’est la réplique d’un protagoniste de la pièce Schlageter.

Autre citation, cette fois de Mahadevbhai : «I’m a meek and humble, subservient and lowly actor.» Qu’Ashish Beesoondial, un brin espiègle, répète à plusieurs reprises. Une réplique magnifique de dérision. Surtout quand elle est dite avec le sweetest accent indien possible .

On a presqu’envie d’évoquer un «meek and humble, subservient and lowly Minister»…

Mais on ne le fera pas, puisqu’on parle ici de belles choses de l’esprit.
Pas question non plus d’être pédant et de dire : «Quand j’entends le mot Choonee, je sors ma culture…»