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« Briser le racisme anti africain à Maurice »

1 février 2011, 00:00

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Le père Filip Fanchette,  Président du centre Nelson Mandela, a récemment déclaré qu’il fallait « briser le racisme anti africain à Maurice », ce qui a provoqué certaines réactions pour le moins comiques ( dans le vrai sens du terme) sur un blog.

Ce racisme n’est certainement pas institutionnalisé mais il s’exprime à travers des préjugés multiples, véritables obstacles à l’épanouissement des descendants d’Africains.

Une lecture de Sois nègre et tais toi, ouvrage de Jean Baptiste Onana, explore l’ampleur du phénomène en France et ailleurs.

N''''y souligne t il pas que « la négativité de la couleur noire est une universalité fort bien partagée par le genre humain : année noire,  série noire, pensées noires, idées noires, liste noire, jour noir, marché noir, travail au noir » ?

Il avance de ce fait que « les noirs, eux-mêmes, se sont appropriés une phraséologie dérisoire, infamante et raciste qui fait d’eux les symboles vivants du laid, de l’impur, du malheur et de l’ignorance. »

Martin Luther King sz fait l’écho de cette analyse en se référant au thesaurus de Roget dans lequel on trouve plus de 60 synonymes péjoratifs au mot noirceur !

Ce racisme noir est non seulement le résultat de l’esclavage qui dura du 15e siècle au 19e siècle et qui a dépeuplé le continent africain pour pourvoir du cheptel humain aux Européens et à leurs colonies, mais il en a aussi été la locomotive!

Il fallait bien trouver aux Africains tous les critères d’infériorité pour pouvoir justifier un tel crime contre l’humanité.

Alors que nous célébrons l’historique abolition de l’esclavage, il serait fortement souhaitable de combattre ses tenaces vestiges comme le racisme anti noir.

Un ancien manager d’un collège confessionnel impressionné par le progrès d’un petit descendant africain au cours de rattrapage que donnait cette institution aux recalés du système, l’interrogea sur cette transformation et eut la réponse suivante et sans équivoques :  « Ici profeser la content moi. Avant mo profeser ti dir moi mo vilain, mo seve crepi, mo senti pi

De telles remarques sont inacceptables surtout en milieu scolaire ou l’enfant se construit.
Martin Luther King disait qu’il « n’est pas une tâche aisée que d’éveiller le sentiment d’appartenir à la grande famille des hommes chez un peuple à qui l’on a enseigné depuis des siècles qu’il n’est rien ».

Nos bas préjugés ne nous aideront pas à franchir le pas pour la construction d’une nation pleinement fraternelle, forte et unie.

Nous avons besoin d’une révolution morale qui nous enseigne à aimer vraiment. Aimer pour accepter l’autre comme il est. Lui reconnaître ses valeurs, sa culture, son histoire, ses réalités, ses spécificités, ses forces et aussi ses faiblesses.

Donnons donc une chance aux gens comme Filip Fanchette de crever l’abcès et panser les blessures tenaces du passé.
Eux vivent parmi les opprimés du destin, partagent leurs malheurs et se battent pour qu’ils s’en sortent!