L’analyse de deux récents sondages d’opinion sur l’identité mauricienne offre une lecture réconfortante et stimulante. Les Mauriciens sont fiers de l’être.

Ils sont attachés à leur identité nationale autant qu’aux autres facettes de leur histoire personnelle. Il n’y a, effectivement, aucun mal à se prévaloir d’identités multiples, ethniques ou culturelles. Il existe toutefois quelques attardés emprisonnés dans une identité nourrie de préjugés et d’exclusion. Quand ce n’est pas de la bêtise la plus crasse.

J’ai toujours pensé que l’ouvrage de l’écrivain libanais et français, Amin Malouf, Les identités meurtrières devrait être une étude obligatoire dans nos écoles. Malouf se décrivait comme «à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C’est cela [mon] identité».

À l’opposé, j’ai lu, récemment, les âneries de quelques incultes sur les réseaux sociaux. Selon ces griffonneurs, un observateur devrait s’interdire toute analyse critique des actes de l’État mauricien face à un pays étranger, faute d’être étiqueté «antipatriote». Ils se croient patriotes quand ils ne sont que des chauvins ignorants.

Le patriotisme n’empêche pas de reconnaître la vérité des faits même quand ils sont préjudiciables. Le chauvinisme et le nationalisme ne sont pas des expressions de patriotisme, ils en sont son exact contraire.

Le patriotisme n’interdit pas non plus la lucidité et le réalisme