Publicité

Mouche pique puce…

15 août 2021, 06:35

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Ils sont partout, partout, partout ! Je ne voudrais pas paraître alarmiste et voler la vedette aux sinistres prophètes des réseaux sociaux, mais il faut se rendre à l’évidence : nous sommes assiégés par les insectes. J’ai récemment appris qu’il y aurait possiblement près de 80 millions d’espèces d’insectes sur la planète et que pas loin de 10 000 nouvelles espèces sont découvertes chaque année par les entomologistes !

Aussitôt qu’on me parle d’invertébrés, je tique un peu. À mon avis, ils ont trop de pattes, trop d’yeux, des grappes d’ailes transparentes et des bouquets d’antennes avec lesquelles ils communiquent certainement en parabole. Je reconnais cependant l’utilité de ces petites bêtes dans l’écosystème et j’applaudis leur contribution, mais quand je découvre mon pot de miel envahi par les insectes, que voulez-vous, je prends la mouche! Je ressens la même angoisse qu’au moment où le médecin me prend le pou.

Mon ennemi public no 3 est le moustique. Les moustiques ont sans conteste été créés uniquement dans le but de pourrir la vie des humains et c’est la preuve irréfutable que les responsables de la création ne manquaient pas d’humour. Cette bébête, insignifiante et vampirique, a pour seule fonction de nourrir d’autres animaux (comme la chauve-souris qui dévalise nos vergers), pomper un maximum d’hémoglobine et véhiculer des maladies foudroyantes. Le moustique cause en moyenne 720 000 décès par an. C’est dengue! Toutefois, inspiré par ses nuits blanches, le sage nous offre une belle leçon de vie : «Si vous estimez être trop insignifiant pour faire une différence dans ce monde, essayez de dormir avec un moustique autour de vous.» Une belle pensée à méditer le soir autour d’un bon «sandal».

Mon ennemi public no 2 est la fourmi. Qu’elle soit rouge, noire ou dans les jambes, la fourmi est irritante. Oubliez un instant votre pain-maison, préparé avec amour, sur le bord de la table et un détachement de fourmis noires s’empressera de le coloniser. Asseyez-vous un instant dans l’herbe et vous avez 94,7 % de risque d’offrir votre postérieur à un bataillon de fourmis rouges de colère. Et je ne parle même pas des fourmis Marabunta qui tentèrent en vain de bouffer l’acteur Charlton Heston dans le film éponyme de 1954!

Mon ennemi public no 1 n’est pas la mygale poilue ou le sombre scorpion, mais une bête encore plus vicieuse que nous appelons localement le gond. Cette espèce de charançon est le «Houdini» des insectes. Il apparaît dans votre sac de riz, de grains secs ou de pâtes sans même crier «abracadabra». Quand, la faim au ventre, vous vous jetez sur le dernier paquet de macaroni offert aux récentes élections et que vous constatez que ce dernier a été dévoré de l’intérieur, il y a de quoi vous faire sortir de vos gonds. Albert Einstein disait : «Si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre années devant elle.» J’ai cherché dans les écrits de ce physicien de renom une référence aux gonds, mais n’ai rien trouvé. Albert sombra immédiatement dans les abysses de mon estime.

Selon les scientifiques, les insectes seraient une piste d’avenir pour l’alimentation dans le monde. Bientôt, criquets, grillons, vers, termites, sauterelles entre autres seront au menu de nos restaurants préférés; daube de «casse-bol» sur son lit de «bebet sizo» ou curry de «carias» et son «toufé de bebet balié». Ces scientifiques ont même songé à commercialiser du lait de cancrelat ! Ce lait est supposément d’une richesse nutritive extraordinaire et pourrait remplacer le lait de vache ou de chèvre dans les années qui viennent. Il y a de quoi éprouver un certain cafard…

À ce rythme, quelqu’un sera un jour furieux de trouver des grains de riz dans son sachet de gonds!