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Mais où est passé Toutatis?

18 juillet 2021, 07:31

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Ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient passés les dieux de l’antiquité? «Par Toutatis!» s’écriait Astérix le Gaulois alors qu’Obélix, son alter egros, ne jurait que par Bélénos, dieu du soleil et de la santé. Les années s’égrenant, des milliers de dieux ont sombré dans l’oubli et le monde, cet ingrat, a continué à tourner sans eux. Qui ne se souvient de Jupiter, le boss des dieux romains, et de ses éclairs sans chocolat ou de Thor, le dieu nordique, inventeur du coup de foudre. Chez les Égyptiens, nous retrouvons Amon, Aton et leurs frères moins connus, Ason, Anotre, Avotre et Aleur. Les dieux de l’antiquité étaient si puissants et tellement adulés que les hommes leur construisaient des édifices défiant le temps. Les dieux antiques, loin d’être en toc, étaient affublés de caractères vachement autoritaires et vindicatifs. Un geste déplacé des humains et ils déclenchaient des séismes ou noyaient les peuples sous des trombes d’eau. Dieu de misère !

Puis, du siècle au lendemain, les dieux furent mis au placard et remplacés par de nouveaux dieux version 2.0. L’histoire des religions est truffée de dieux obsolètes dont les lieux de culte sont aujourd’hui visités par des touristes en short et savates qui se demandent, alors qu’ils déambulent dans le temple du dieu perse Ahura Mazda : «Mais où donc sont les voitures ?» La question que je me pose est : combien de temps restent-ils aux dieux du XXIe siècle? Vont-ils rejoindre leurs prédécesseurs moins chanceux?

Je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler un croyant zélé et pour être honnête, je sens plutôt le fagot et n’aurais pas fait long feu au Moyen Âge. Mes croyances sentent tellement le soufre que j’évite de me frotter contre les murs de peur de m’embraser. J’ai délaissé les religions dites «classiques» et comme David Vincent dans la série «Les Envahisseurs», je me suis mis à suivre les chemins moins fréquentés. Étant un des rares à croire au principe de la bonne gouvernance et de l’importance des appels d’offres, j’ai voulu découvrir le plus grand nombre de croyances avant de faire un choix final.

Parmi les finalistes, je découvrais une religion, issue des convictions des anciens Mayas, qui croyaient en la divinité des extraterrestres et leur avènement prochain sur notre Terre. Comme la plupart des adeptes, je piaffais d’impatience avant la publication du rapport supposément «explosif» des Américains sur les OVNIs (objets volants non identifiés), mais en guise de bombe, nous fûmes témoins d’un simple ‘poc’ de «pétard cerf». Le département de la défense américain resta évasif sur l’existence des extraterrestres; «P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non…» Les seules soucoupes volantes que je vis de mes propres yeux resteront sans doute celles que ma femme m’envoie régulièrement à la figure et qui parcourent à la vitesse de la lumière l’espace de la cuisine. La piste extraterrestre allait devoir être écartée et il me fallait me rendre à l’évidence que les 170 milliards de galaxies dans l’univers observable n’étaient que purement décoratives.

Finalement, la religion la plus appétissante qui accéda au haut du tableau fut le Pastafarisme. Ses adeptes croient en un «monstre en spaghetti volant» qui aurait l’apparence d’un plat de pâtes accompagné de boulettes de viande. La croyance est basée sur la création de l’univers par ce «monstre en spaghetti volant» qui se trouve être invisible et indétectable. Les spaghettis ayant toujours été chers à mes viscères, il est tout naturel que cette religion m’interpelât. Selon les scientifiques pastafariens, l’homme descendrait du pirate et pas du primate comme l’affirmait le pauvre Darwin,les singes ne partageant que 99% de notre ADN alors que les pirates en partagent 99,9%. Cette évidence fut décisive dans mon choix de religion. J’allais vivre désormais dans la contemplation de toutes les formes de pâtes et déclamerais au monde entier: «Ad Majorem Carbonara Gloriam.» (Pour la plus grande gloire du carbonara.)

À ma famille qui s’attriste de me voir m’éloigner des croyances traditionnelles et voguer vers les verts pâturages de San Remo, je leur dis : «Surtout, ne soyez pas penne.»