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Super League et super pigeons

20 avril 2021, 07:53

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Super League et super pigeons

Le pigeon est un animal placide qui ne se pose pas mille questions. Il picore là où on lui balance des graines. Du moment qu’il bouffe, il est content. Le parallèle avec beaucoup de «supporters » actuels est tentant. Souvent, ils supportent un club dans chaque pays et ne sont attirés que par le spectacle. A n’importe quel prix. 

L’histoire du football, l’équité et la logique sportive ne sont pas des termes qui leur parlent. Pourquoi se compliquer la vie du moment que Messi et Ronaldo empilent les buts et qu’on les voit défiler sur Youtube ? Regarder un match qui dure 90 minutes ? Bah, beaucoup trop long ! Avec ton smartphone tu te chopes un p’ti résumé d’une minute 30 et hop c’est comme si tu avais vu le match ! 

Surtout que, avec un portable ou n’importe quel écran tactile, tu peux aussi avoir accès au betting en quelques clics. Bingo. Un Clasico Real- Barca ou un choc anglais Liverpool-Manchester c’est ça le pied, c’est ça un «gros» match. Bientôt, la Super League nous offrira tout ça. 

L’amour du maillot ? Aller aux matches ? Faire un déplacement avec des supporters ? Les valeurs d’un club ou d’une équipe ? Ça ne sert à rien dans le monde globalisé dans lequel on vit. Nous sommes dans une société où on consomme à outrance, où tout à un prix. Que tu sois à Shanghai, Kinshasa ou à Malibu, les images seront dispos en temps réel frère. Les droits TV rapportent plus en Asie qu’en Europe de toute façon avec possibilité de délocaliser certaines affiches là-bas… 

La Premier League c’est le produit le plus «bankable». Pourquoi se contenter de 4 clubs anglais dans les prochaines demi-finales des Coupes d’Europe cette année, alors que tu peux en voir 6 tout le temps en Super League ? Les Anglais plus tu leur parles de Brexit et plus ils s’accrochent à l’Europe…

Liverpool, Manchester United, Manchester City, Arsenal, Chelsea, Tottenham dans la même ligue fermée : même la PS5 n’a pas encore prévu ça ! Les «usual suspects» qui font exploser les droits TV sont tous là, et tant pis s’ils sont 10es de leur ligue et n’ont pas gagné deux C1 comme Nottingham Forest… L’histoire et le palmarès arrivent après leur valeur sur la place boursière. 

Faut pas se braquer contre la Super League. Car l’UEFA et la FIFA y trouveront sûrement leur compte aussi, un jour ou l’autre, à la table de Florentino Perez and co. «Business means business». Entre grosses fortunes on peut toujours s’entendre, surtout si ça rapporte plus de thunes. Du moment qu’il y ait des super pigeons pour casquer où est le problème ?