1974, 1975, 1976, 2001, 2013, 2020. En ajoutant une 6e étoile de champion d’Europe sur son maillot, le Bayern Munich rejoint Liverpool au palmarès des équipes les plus titrées en Ligue des champions (derrière le Real Madrid, 13 titres, et l’AC Milan, 7).

Il succède même aux Reds, qui avaient marqué les esprits l’année dernière en infligeant une Remontada au FC Barcelone, sauf que les Munichois ont poussé l’indécence encore plus loin en martyrisant à leur tour le Barça, 8-2 en quarts de finale; avant de conclure en beauté dimanche en remportant l’ultime manche face au PSG, en finale, pour un sacre sans contestation possible. ‘Undisputed champion’ dirait l’anglais.

Difficile de décrire ce que vient d’accomplir l’ogre munichois en quelques mots, tant l’équipe d’Hansi Flick aura été exceptionnelle cette année. Déjà, il réalise la saison parfaite : Bundesliga, Coupe d’Allemagne, Ligue des champions. Après celui de 2013, c’est le deuxième triplé historique du Bayern, qui rejoint Barcelone (2009 et 2015).

Après avoir notamment infligé un 7-2 au dernier finaliste Tottenham puis en avoir passé 7à Chelsea, en deux matches, l’ancien club de Franck Ribéry a établi un nouveau record : 11 victoire consécutive dans cette Ligue des champions 2019-2020 ! Bien sûr, on n’aura pas eu de matches retour en quarts et en demi, Covid-19 oblige, mais ce Final 8 à Lisbonne restera aussi pour ça dans les annales.

L’attaque munichoise donne le tournis. 43 buts cette saison en C1 ! Une machine à canarder. C’est 18 buts de plus que n’importe quelle autre équipe dans la compétition. A titre de comparaison, cette saison, la 2e meilleure attaque c’est Paris avec… 25 buts (Liverpool en avait inscrit 24 sur sa route triomphale l’année dernière). Et comment ne pas accorder une mention d’excellence au duo Robert Lewandowski (15 buts) – Serge Gnabry (9) ? Tout simplement, l’attaque la plus prolifique de l’histoire ! Quel dommage pour le buteur polonais que le Ballon d’or ne soit pas attribué cette année (critères de la compétition faussés par le Covid-19 selon France Football).

La finale contre le PSG résume bien la saison des gars du Bayern. Tactiquement et techniquement Munich c’est déjà fort, mais en plus, physiquement, ils écrasent leur adversaire. Dimanche, Paris a été étouffé et n’a jamais pu s’exprimer comme il le fait d’habitude. Ses cracks n’ont pas suffi. Le duo Neymar-Mbappé a beaucoup déçu, ratant le coche le jour J. Ce qui n’est pas pour déplaire aux fans de l’OM 93 de Bernard Tapie qui est, à ce jour, le seul club français titré en C1. L’Allemand Thomas Tuchel a manqué d’audace pour rejoindre le sorcier belge Raymond Goethals.

Et justement, dans le sillage de Klopp, les entraîneurs allemands sont décidément à la mode… Car tout cela porte la patte d’un homme. Hansi Flick. Inconnu du grand public, il n’avait eu que des rôles d’adjoint au Bayern et n’a pris seul les rênes du club que depuis 10 mois, après le renvoi de Niko Kovac (qui rebondit cette saison à Monaco). Jusque-là la référence absolue du Bayern, c’était Jupp Heynckes pour son triplé en 2013 mais voilà que Flick rejoint d’un claquement de doigt à la Thanos le gotha des plus grands. A la table des triples vainqueurs que sont Sir Alex Ferguson (1999), Pep Guardiola (2009), Jose Mourinho (2010), Jupp Heynckes (2013) et Luis Enrique (2015).

Kylian Mbappe voulait marquer l’histoire de son pays, comme avec la France au Mondial 2018 sauf que cette fois ce n’était pas l’équipe de Croatie en face mais une équipe de feu, avec des monstres à chaque poste (dont un ancien produit recalé du PSG qui s’avère buteur décisif !), articulée autour d’un véritable ‘mur de Berlin’, la pieuvre Manuel Neuer. 

Un sacre archi mérité pour une équipe invaincue depuis 30 matches (29 victoires et 1 nul). A quand un face à face Flick – Klopp ? On s’en languit déjà… Mais en attendant, les héros du Bayern ont bien mérité des vacances. Rendez-vous le 24 septembre pour la Supercoupe d’Europe face à Séville.